58ème jour de grève de la faim pour Huzaifa Halabiya qui proteste contre sa détention administrative, cet emprisonnement sans inculpation ni jugement.
Le Palestinien d’Abu Dis, à Jérusalem, est enfermé sur la base de « preuves secrètes » depuis le 10 juin 2018. Quand il a été arrêté chez lui, sa femme était enceinte ; aujourd’hui, il est le père de Majdal, âgée de 7 mois, qu’il n’a pas encore rencontré, à cause des forces israéliennes d’occupation.
La section Prisons du Front Populaire de Libération de la Palestine (FPLP) a publié un communiqué selon lequel il continue à travailler pour arriver à un accord pour obtenir la libération de Halabiya et selon lequel celui-ci s’est engagé à continuer sa grève de la faim jusqu’à ce que ses revendications soient prise en compte. Le communiqué met aussi l’accent sur le fait que le programme de grèves de soutien et de solidarité continuera jusqu’à ce que la liberté de Halabiya soit assurée. Plus de 50 prisonniers palestiniens se sont joints aux grèves de solidarité et aux actions pour exiger la liberté de Halabiya et de ses camarades détenus administratifs en grève de la faim.
Halabiya a survécu à une leucémie et il a aussi souffert de brûlures sur une grande partie du corps alors qu’il était enfant, nécessitant des soins médicaux et un suivi permanent. Son état de santé se détériore gravement depuis qu’il a commencé sa grève de la faim.
Ahmed Ghannam, 42 ans, refuse toute nourriture depuis 45 jours. Il a aussi survécu à une leucémie et son état de santé se détériore rapidement. Il a commencé sa grève de la faim pour protester contre son transfert en détention administrative au début du mois de juillet.
Sultan Khallouf, 38 ans, de Burqin près de Jénine, est en grève de la faim depuis 40 jours, et Ismail Ali, 30 ans, également d’Abu Dis, est en grève de la faim depuis 35 jours.
Tareq Qa’adan, qui a purgé plus de 11 ans en prison, dont beaucoup en détention administrative, est en grève de la faim depuis 27 jours après qu’il a reçu un ordre de détention sans inculpation ni jugement au lieu d’être libéré à la fin d’une courte peine.
Nasser al-Jada, 30 ans, est en grève de la faim depuis 21 jours, et Thaer Hamdan depuis 16 jours.
Les grévistes de la faim refusent toute nourriture, mettant leur vie en danger pour protester contre la détention administrative arbitraire.
Ce régime pénitentiaire a d’abord été introduit en Palestine occupée par le mandat colonial britannique avant d’être adopté par le régime sioniste. Chaque ordre de détention peut être émis pour six mois maximum et est renouvelable indéfiniment. Ce qui signifie que des Palestiniens ont passé des années emprisonnés sans inculpation, ni jugement.
Wajdi al-Awawdeh, lui, a été victorieux le 26 août dans sa grève de la faim, en concluant un accord pour confirmer qu’il sera libéré en février 2020.
Samidoun, Réseau de Solidarité avec les Prisonniers Palestiniens, appelle tous les partisans et amis de la Palestine, partout dans le monde, à être solidaire de ces courageux prisonniers qui mettent leur vie en jeu pour demander la liberté et la fin du système injuste de la détention administrative. La solidarité internationale peut jouer un rôle important dans le soutien à leur lutte, les prisonniers palestiniens nous demandent d’agir.
Toute participation, manifestations et pétitions peuvent jouer un rôle pour les aider à justice et liberté.
Agissez !
1) Organisez, rejoignez une initiative ou manifestez pour les prisonniers palestiniens. Vous pouvez organiser un stand d’information, un rassemblement, une grève de la faim de solidarité, une manifestation ou toute action pour soutenir les prisonniers.
Si vous prenez déjà une initiative sur la Palestine ou sur la justice sociale, incluez-y la solidarité avec les prisonniers en tant que partie de votre action
Faites part de vos initiatives et envoyez vos compte-rendus à samidoun@samidoun.net.
2) Ecrivez des lettres et passez des appels téléphoniques pour protester contre les violations des droits des prisonniers palestiniens. Réclamez à votre gouvernement d’agir pour cesser de soutenir l’occupant israélien ou pour faire pression sur l’Etat israélien pour qu’il soit mis fin aux pratiques répressives envers les prisonniers politiques palestiniens. En particulier, exigez que vos responsables politiques fassent pression sur Israël pour que la détention administrative cesse.
Appelez pendant les heures d’ouverture des bureaux de votre pays :
• La ministre australienne des Affaires étrangères, Marise Payne : + 61 2 6277 7500
• La ministre canadienne des Affaires étrangères, Chrystia Freeland : +1-613-992-5234
• Le Haut représentant de l’Union pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Federica Mogherini : +32 (0) 2 29 53516
• Le ministre néo-zélandais des Affaires étrangères, Winston Peters : +64 4 439 8000
• Le Secrétaire aux Affaires étrangères du Royaume-Uni, Jeremy Hunt : +44 20 7008 1500
• Le Président des Etats-Unis, Donald Trump : 1-202-456-1111
3) Boycott, Désinvestissement et Sanctions. Rejoignez la campagne BDS pour mettre en évidence la complicité de sociétés comme Hewlett-Packard et l’implication ininterrompue de G4S dans l’organisation de la police et des prisons israéliennes. Organisez une campagne de boycott des produits israéliens, pour imposer un embargo militaire sur Israël, ou prévoyez d’agir sur le boycott universitaire et culturel d’Israël. Informez-vous davantage sur la campagne de BDS sur bdsmovement.net.
Traduction de l’anglais (original) de Yves Jardin, membre du GT Prisonniers de l’AFPS