Communiqué de Presse :
Le Prix des droits de l’homme de la République française sera remis par le Ministre des Affaires
Etrangères le jeudi 10 décembre 2009 dans les locaux de Sciences Po, 27 rue St Guillaume 75007-Paris.
Depuis plus de vingt ans, le prix des droits de l’homme de la République française récompense l’action des défenseurs des
droits de l’homme. Les lauréats de ce prix, désignés par la Commission nationale consultative des droits de l’homme
(www.cncdh.fr), reçoivent un prix de 15 000 euros, leur permettant de mener à bien un projet, et profitent, grâce à la notoriété
qui leur est accordée, d’une protection de l’opinion publique et d’une « protection diplomatique ». C’est souvent grâce à cette
protection des autorités françaises qu’ils pourront mener à bien des projets dans des contextes difficiles et parfois dangereux.
Ce prix est maintenant devenu une véritable institution, ainsi qu’en témoignent les noms prestigieux des anciens lauréats : Uu
Win Tin, le compagnon de lutte de Aung San Suu Kyi en Birmanie, Taslima Nasreen, Emadeddhin Baghi en Iran, Kamel
Abbas en Egypte, ou Shirin Ebadi.
Les projets devaient répondre à l’un des deux thèmes choisis par le jury. Le premier, la liberté d’expression est au carrefour
de tous les droits de l’homme. Elle est intimement liée à la liberté de conscience et de conviction, inhérente à la dignité
individuelle mais également à la liberté d’opinion et d’information, dans une société ouverte, « sans considérations de
frontières ». Il s’agit tout à la fois d’une liberté individuelle et d’une liberté collective. »Pourtant, cette liberté reste fragile,
voire menacée et en la matière, aucun pays n’est à l’abri de critiques. Dans un grand nombre de pays à travers le monde,
elle est bafouée et ceux qui osent braver les menaces, notamment les journalistes, sont harcelés, mis en prison ou
assassinés » a déclaré le Bâtonnier Yves Repiquet, Président de la CNCDH. « Alors que l’informatique offre de nouveaux
moyens de création et de communication, les acteurs de la société civile sont de plus en plus souvent censurés, poursuivis et
sanctionnés. L’intolérance attise les passions et la lutte contre le terrorisme ou les impératifs de la « sécurité nationale » ont
parfois contribué à limiter la liberté d’expression et à justifier des politiques visant à faire taire l’opposition politique et, plus
généralement, toute critique, en stigmatisant les défenseurs des droits de l’homme ».
L’autre thème est la protection des enfants des rues. Pour un enfant sur dix environ, la rue est devenue le seul lieu de vie et de
survie. Le BIT (Bureau international du Travail) et l’UNICEF estiment à 120 millions le nombre d’enfants qui vivent dans la
rue, la moitié dans le continent sud-américain et 30 millions en Asie. Les enfants des rues rencontrent des dangers et des
dérives qui leurs sont souvent fatals. Ils sont meurtris par les intempéries, les privations, le dénuement, les maladies, les
accidents et l’indifférence, harcelés et parfois exécutés par des milices.
A cela s’ajoutent la précarité, la violence, les trafics et
les sévices sexuels, la loi du plus fort qui les exposent aux rencontres et influences les plus nuisibles. Les enfants sont trop
souvent sollicités dès leur plus jeune âge et subissent l’exploitation sexuelle et la prostitution forcée. « Privés des droits
élémentaires, à commencer par le droit à l’éducation, les enfants des rues vivent ainsi dans des conditions déplorables et
sont l’objet des pires formes d’exploitation et d’abus de toutes sortes notamment dans le travail domestique transformé en
esclavage », a déclaré le Président de la CNCDH.
L’ONG kirghize Citizens Against Corruption a été récompensée pour son projet « Pour un journalisme civique en faveur
des personnes vulnérables », qui vise à former une nouvelle génération de journalistes sensibilisés à la problématique des
droits de l’homme et affranchis des mécanismes d’autocensure. [1]
La seconde ONG primée pour sa lutte en faveur de la liberté d’expression est PNGO (Réseau des ONG Palestiniennes), créé à l’issue du processus d’Oslo.
Elle regroupe en son sein plus d’une centaine d’ONG palestiniennes.
Son projet
« Campagne nationale pour la défense des libertés publiques et des droits de l’homme et pour la restauration de l’Unité
nationale en Palestine » s’attache à reconstruire une unité nationale dans les territoires occupés, qui fait cruellement défautactuellement. L’ONG, dirigée par Rania Shehabi, tente de résorber les difficultés liées à un territoire désormais divisé en
deux blocs, où le dialogue peine à s’établir.
En élargissant l’espace d’expression de la société civile, PNGO souhaite faire des
Palestiniens dans leur ensemble, vivant notamment en Cisjordanie, à Gaza, en Israël, en Jordanie, dans des camps de réfugiés,
un acteur majeur du processus de développement démocratique. Son projet vise au rapprochement des partis politiques
actuels, afin d’oeuvrer conjointement et pacifiquement à l’aboutissement du processus de paix.
www.pngo.net
Enfin, la troisième ONG récompensée sur ce même thème est le Centre d’études légales et sociales (CELS), représenté en
France par M. Horacio Verbitsky, pour son projet « Réforme législative pour la suppression du délit de diffamation dans le
code pénal argentin » visant à faire aboutir le projet de loi préparé par le CELS dépénalisant la diffamation dans la législation
argentine. La CNCDH a été heureuse d’apprendre la contribution du Prix dans l’adoption de ce texte par le Parlement
argentin. [2]
Enfin, l’ONG népalaise Voice of Children, représentée par M. Krishna Thapa a été récompensée pour son projet
« Protection et soutien des enfants des rues de Katmandou pour le respect de leurs droits ». [3]
Les représentants des ONG seront présents à Paris du 8 au 11 décembre. Les journalistes qui souhaiteraient les
interviewer pourront les rencontrer le 10 décembre, à 19 heures, au 35 rue Saint Dominique, Paris, 75007, salle du parc.