Cet étudiant chercheur en histoire contemporaine, diplômé de l’Université Paris
VIII, s’intéresse, notamment, à la société juive israélienne dans ses relations avec la société palestinienne et son rapport à l’histoire. Il vient vendredi 27 février à 20 h 30, à l’espace Coppens, allée de Marken à Vandoeuvre, présenter son livre « La mémoire de la Nakba en Israël ».
Que signifie « Nakba » ?
C’est le nom que les Palestiniens donnent à l’expulsion des trois quarts d’entre eux, entre 1947 et 1949. L’Etat d’Israël s’est doté d’une loi punissant la célébration de la Nakba.
Comment avez-vous abordé votre sujet et comment envisagez vous l’avenir des relations israélo-palestiniennes ?
Mon intérêt pour le sujet remonte à mes années d’études en licence d’histoire, à Nancy. Avec l’association France Palestine Solidarité, j’ai effectué un voyage de découverte en Cisjordanie, en avril 2011. J’ai voulu en savoir plus et, pour mon sujet sur la mémoire de la Nakba en Israël, j’ai effectué 6 voyages en Terre Sainte, entre 2011 et 2014.
J’ai voulu savoir si les Israéliens se considèrent comme impliqués dans l’histoire des Palestiniens ou s’ils estiment qu’ils sont extérieurs et que les Palestiniens sont les seules victimes de leur propre tragédie. J’ai rencontré des intellectuels, enseignants, journalistes, historiens comme, par exemple, le journaliste Tom Segev, Idith Zertal ou encore Anita Shapira qui fait partie de l’establishment en Israël.
J’ai aussi voulu savoir comment était présentée l’histoire des Palestiniens dans les musées israéliens et j’ai également suivi deux organisations israéliennes ; la première, Zochrot, enseigne l’histoire des Palestiniens. La seconde, Im Tirtzu, est une association d’étudiants de la droite traditionnelle qui veulent
faire renouer la jeunesse israélienne avec les valeurs du sionisme.
Comment peuvent s’améliorer les rapports entre les deux communautés ?
Il y a nécessité d’un accord sur l’histoire et la souffrance des deux peuples. Il est
important de reconnaître et de replacer le conflit israélo-palestinien dans un contexte
colonial.
On constate un paradoxe dans la société israélienne qui est en grande partie ouverte sur le monde occidental, mais demeure enfermée dans ses mythes
fondateurs.
Beaucoup d’intellectuels de gauche admettent la responsabilité d’Israël dans la tragédie palestinienne, mais la droite sioniste est fortement ancrée et dominante. Les universités sont le reflet de la société, avec des conflits, sur le sujet, entre étudiants de gauche et de droite.
Propos recueillis par Didier HEMARDINQUER
« La mémoire de la Nakba en Israël » (Editions L’Harmattan).