Le rapport de la commission de Richard Goldstone accusant Israël et, dans une moindre proportion, des « groupes armés » palestiniens de « crimes de guerre »et de possibles « crimes contre l’Humanité » lors de l’offensive israélienne dans la bande de Gaza en décembre et janvier derniers qui a fait plus de 1400 morts palestiniens et 13 morts israéliens a été approuvé d’abord par le Conseil des droits de l’Homme le 16 octobre, puis par l’Assemblée générale de l’Onu le 5 novembre.
C’est à une très large majorité que l’Assemblée générale des Nations unies a adopté une résolution appelant Israël et les Palestiniens à ouvrir des enquêtes « crédibles » La résolution, déposée par les pays arabes et non alignés et qui « approuve » le rapport, a recueilli 114 voix contre 18, avec 44 abstentions. Au sein de l’Union européenne, cinq Etats ont voté pour, sept contre et 15, dont la France, se sont abstenus. La résolution exhorte le secrétaire général des Nations unies à transmettre le rapport Goldstone au Conseil de sécurité, habilité à saisir le procureur de la Cour pénale internationale (CPI), en cas d’absence d’enquêtes indépendantes conformes aux normes internationales. Elle prie également le secrétaire général de soumettre à l’Assemblée générale, dans un délai de trois mois, un rapport sur l’évolution de la situation, l’Assemblée pouvant alors saisir « d’autres organes pertinents de l’ONU, dont le Conseil de sécurité ». Vendredi 6 novembre, le secrétaire général de l’Onu, Ban Ki-moon, a annoncé qu’il allait transmettre « le plus tôt possible » le rapport Goldstone au Conseil de sécurité. Ce que ne souhaitent ni les Etats-Unis, ni la Russie, ni l’Union européenne.
Sur le fond, le rapport Goldstone sur les violations du droit international durant l’offensive israélienne contre la population de Gaza l’hiver dernier, comme le traitement qui lui est réservé mettent en lumière les contradictions du rapport de forces actuel au Proche-Orient, des impasses entretenues et en même temps des potentialités nouvelles, telles que les soulignait Dominique Vidal dans l’analyse de la situation politique qu’il nous a proposée au dernier CN (voir le site de l’AFPS).
Ce rapport, puis sa discussion et son adoption d’abord par le conseil des droits de l’Homme des Nations unies puis par l’Assemblée générale, ont donné lieu à une intense campagne israélienne défensive et de dénigrement, avec le soutien des Etats-Unis et un suivisme de la France. Les atermoiements de l’Autorité nationale palestinienne -qui, dans un premier temps, a accepté le report de l’examen du rapport par le Conseil des droits de l’Homme- montrent aussi son extrême sensibilité aux pressions de toutes sortes.
A contrario, la panique israélienne à la fois face à l’énoncé du droit international et à la mise en cause sinon de son offensive à Gaza elle-même au moins de ses pratiques, et face aux risques de jugement des criminels de guerre, confirme qu’il nous faut poursuivre la lutte contre l’impunité, condition de la paix au Proche-Orient.
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