Raed Salhi, 21ans, le jeune réfugié palestinien du camp de Dheisheh qui était détenu en étant dans le coma et en soins intensifs depuis le 9 août, date à laquelle il a été victime d’un tir à bout portant des forces d’occupation israéliennes qui avaient envahi le camp de réfugiés, est mort de ses blessures au soir du 3 septembre 2017 à l’Hôpital Hadassah. Au cours des semaines qui ont suivi son arrestation, il a été privé des visites de sa famille et maintenu en détention sous une surveillance de haute sécurité, bien qu’étant inconscient et dans un très grave état de santé.
Salhi a été arrêté après avoir été victime d’un tir à bout portant des forces d’occupation israéliennes qui avaient envahi le camp le 7 août ; en même temps que lui, les forces d’occupation ont arrêté Abd el-Aziz Arafa, atteint à la jambe par leurs tirs. L’armée d’occupation israélienne a affirmé au moment où il a été atteint par les tirs que les deux jeunes hommes dépourvus d’armes ont été atteints par les tirs alors qu’ils "tentaient de s’enfuir de la zone."
Sa famille et ses camarades du camp de Dheisheh attendent toujours des nouvelles au sujet de la remise de son corps par les forces d’occupation ; à la nouvelle de sa mort, une manifestation spontanée s’est déclenchée dans le camp en direction de la maison de sa famille, où sa mère et sa famille ont reçu le soutien des habitants du camp, rassemblés autour de la maison.
Les pages des médias sociaux du camp de Dheisheh ont rapporté que les médias ne seraient pas accueillies à ses funérailles en raison du manque de couverture sur sa situation ; beaucoup de gens du camp et de toute la la Palestine ont envoyé des messages sur les souvenirs qu’ils ont de Salhi, en saluant son engagement pour le peuple palestinien et pour la cause palestinienne, dont son affiliation au Front Populaire de Libération de la Palestine, formation de gauche.
Pendant son emprisonnement à l’hôpital Hadassah, les membres de sa famille se sont vus refuser l’autorisation de lui rendre visite sous le prétexte d’interrogatoires en cours, malgré le fait que le jeune homme était dans le coma et était incapable de parler. Son avocat, Karim Ajwa, a rapporté il ya juste quelques jours qu’il était maintenu à l’hôpital sous une surveillance de haute sécurité malgré son grave état de santé.
“Toutes les tentatives de la famille pour obtenir une autorisation de visite ont échoué. Les autorités d’occupation ont empêché tous les membres de sa famille de lui rendre visite pour faire le point sur sa santé. La dernière tentative a été faite il y a plusieurs semaines par sa mère, qui souffre elle-même de plusieurs affections et qui ne peut dormir en raison de son inquiétude,” a déclaré à l’époque Khaled al-Salhi, le frère de Raed, aux « Nouvelles de Jérusalem ».
En fait, la detention de Salhi a été prolongée à plusieurs reprises par le tribunal militaire d’Ofer sous le prétexte de « complément d’interrogatoire », » malgré le fait qu’il était détenu dans un état de santé critique, inconscient et dépendant d’un respirateur artificiel. Le 29 août, Arafa a été amené devant le tribunal militaire d’Ofer sur un lit d’hôpital pour une prolongation supplémentaire de son emprisonnement avant d’être transporté à l’infirmerie de la prison de Ramle.
Non seulement la famille de Salhi s’est vue refuser le droit de visite à leur frère en train de mourir, mais son frère Bassam Salhi a été arrêté le 16 août par les forces d’occupation lors d’une autre incursion dans le camp de Dheisheh une semaine après les tirs, a rapporté "Ma’an News".
Le FPLP a publié un communiqué sur le martyre de Raed Salhi, en déclarant, « la Palestine, le camp de Dheisheh et le Front Populaire de Libération de la Palestine ont perdu un combattant courageux se consacrant à la libération du peuple palestinien de l’occupation. Ce jeune homme avait l’engagement dans le sang de servir avec loyauté la cause et le peuple de la Palestine. » Dans le communiqué, il a déclaré, « qu’il était toujours présent pour affronter l’occupant dans la région de Bethléem." Sali était connu aussi pour son engagement dans les activités bénévoles, dont les journées de soutien à la santé et les autres actions sociales pour aider les gens du camp.
Il est le 212ème Palestinien emprisonné à mourir en étant détenu par Israël, et Issa Qaraqe, le Président du Comité des Affaires des Prisonniers, s’est joint aux communiqués publiés par de multiples associations de prisonniers en remarquant que l’assassinat de al-Salhi était une exécution par les forces d’occupation au moyen de leurs tirs à bout portant dans les rues de Dheisheh alors qu’ils avaient envahi le camp.
Samidoun, Réseau de Solidarité avec les Prisonniers Palestiniens, pleure la perte de Raed Salhi, réfugié palestinien et membre aimé de sa communauté, placé sous garde armée, privé de sa famille même alors qu’il gisait mourant, frappé par les balles de l’occupant israélien. Le meurtre de Salhi représente une fois encore un appel à tous les gens de conscience dans le monde à accentuer leurs campagnes pour soutenir les Palestiniens dans leur lutte pour la justice, le retour et la libération, y compris par la mise en isolement d’Israël et par le développement de campagnes pour le boycott, le désinvestissement et les sanctions (BDS).
Traduit par Y. Jardin, membre du GT de l’AFPS sur les prisonniers