En réponse le Hamas a tiré une roquette sur une colonie de peuplement juive dans la Bande de Gaza. Et Sharon ose exiger le calme avant toute évacuation de ses troupes des Territoires Occupés. Rappelons que cette exigence arrogante de l’occupant est systématique et que quand les groupes palestiniens armés décident d’une trêve, comme « par hasard », un assassinat ou une exécution extra-judiciaire intervient qui déclenche un nouvel affrontement.
En 2003 il fallait 7 semaines de « calme » au général Sharon avant de conclure à l’accalmie du « terrorisme ». En été 2003 , les Palestiniens, sous l’égide de Yasser Arafat dont l’Autorité Palestinienne négociait avec les groupes islamistes une pause de la résistance armée, avaient décidé d’une trêve qui a effectivement duré presque 7 semaines, jusqu’à l’assassinat d’un dirigeant de la résistance par les forces de répression israéliennes. Des opérations palestiniennes ont suivi. Qui avait brisé la trêve, pensez vous ? Pas les Israéliens bien sûr ! Et pas non plus quand ils ont assassiné le Cheikh Yacine en mars 2003, alors que celui ci venait de se dire favorable à une trêve et à l’acceptation d’un état palestinien sur les lignes de 1967 [1] .
Pendant que les négociations politiques se poursuivent entre les directions israélienne et palestinienne, et que la présence de policiers palestiniens à Gaza donne l’impression d’une certaine normalisation, le nombre de Palestiniens assassinés et blessés par les forces d’occupation depuis les élections présidentielles du 9 janvier se monte à plusieurs dizaines. 11 Palestiniens ont été assassinés entre le 17 et le 28 janvier dont 3 enfants pendant la fête de l’Aïd [2].
Le Pchr (Palestinian Centre for Human Rights) de Gaza en appelle à la communauté internationale, notamment à l’Unicef et à l’Unesco, afin de mettre immédiatement fin aux attaques des forces d’occupation israéliennes contre les petits Palestiniens dont la protection et le droit à l’éducation, comme pour tous les enfants du monde, sont inscrits dans le droit humanitaire et le droit international.
Droit encore et toujours bafoué par les gouvernements israéliens successifs, aujourd’hui une coalition « droite/ gauche ». Ainsi des arrestations massives de Ramallah la semaine dernière (« pour aider Mahmoud Abbas », sic, tout en déployant des troupes autour de la Muqata’a), des attaques contres les camps de réfugiés de Naplouse (Askar et el-Aïn), des assassinats de militants à Tulkarem, des blocus de villages de Cisjordanie et du siège constant de la Bande de Gaza [3]. Ainsi encore de la terreur et de la mort infligées à de petits écoliers, ou, pire peut-être, de pratiques scandaleuses, inhumaines et dégradantes envers les corps de Palestiniens assassinés [4].
Dans la même logique de déni du droit, les démolitions de maisons palestiniennes sont prévues sur une grande échelle par les planificateurs militaires israéliens qui en ont demandé l’autorisation au ministère de la Défense. 3000 maisons sont en danger, pour que les occupants de la Bande de Gaza puissent élargir à 300 mètres la « zone stérile » de protection entre Rafah et l’Egypte, le long de la route Philadelphie [5].
L’avocat de l’Association des Droits Civiques en Israël, Dan Yakir, déclare que « La destruction de maisons qui appartiennent à des résidents des Territoires Occupés viole les règles du droit humanitaire international. La destruction massive de maisons constitue un crime de guerre. L’acceptation [de la règle qui autorise des démolitions pour des besoins militaires] implique que les besoins militaires doivent être immédiats. Et dans ce cas, le calendrier de l’armée montre bien qu’il n’y a aucune nécessité militaire »
Adalah [6] et Al-Haq [7] ont déposé un recours pour empêcher ces destructions qui sont des punitions collectives [8] et fait appel dès mai 2004 auprès de la Cour Suprême israélienne [9]afin de déterminer le terme « nécessité militaire » selon le droit international et le droit humanitaire international, particulièrement la Quatrième Convention de Genève.
Le droit a dit l’illéicité du Mur d’annexion, [10] l’illégalité des arrestations arbitraires, des assassinats ciblés et des punitions collectives.
On nous dit que George W. Bush II veut trouver une solution au conflit proche-oriental.
Qu’il commence par s’imposer, et à son partenaire israélien, l’application des résolutions que la communauté internationale a votées depuis des décennies, la fin de l’occupation et le respect du droit et de la justice, seuls garants de la paix.