Jour après jour les autorités israéliennes poursuivent leur politique d’épuration ethnique avec son lot de démolitions de maisons, de bâtiments publics, d’écoles. Il s’agit de contraindre la population à déguerpir pour faire place nette à la colonisation et rendre impossible la solution à deux Etats.
Ainsi, les forces d’occupation israéliennes ont démoli, tôt dans la matinée du 2 mars, la seule école palestinienne du hameau de Khirbet Tana de la commune de Beit Furik à l’est de Naplouse. Et avec elle, une douzaine d’habitations laissant les 275 habitants du hameau sans toit et des récoltes endommagées par les bulldozers israéliens.
Dans la nuit du 20 au 21 février, c’est l’école d’Abu Nawar construite avec l’aide humanitaire française qui avait été visée, provoquant un communiqué du ministère des Affaires étrangères. Constatant que cette démolition intervenait dans une zone clé pour la « viabilité de la solution à deux Etats », le communiqué déplorait « les conséquences de démolitions et confiscations de structures humanitaires… qui affectent des populations particulièrement fragiles en Cisjordanie » et appelait les autorités israéliennes à y mettre fin.
La diplomatie française est bien placée pour connaître le caractère parfaitement inopérant de telles protestations ou déplorations. Elle avait naguère brandi la menace de demandes de compensation financière. Elle doit passer aux actes, et comme on peut à l’avance prévoir une fin de non recevoir israélienne, se donner les moyens d’y répondre.
Le bureau de coordination des Affaires humanitaires de l’ONU a relevé qu’au cours des six premières semaines de 2016 le nombre de Palestiniens chassés de leur domicile a dépassé la moitié de celui de l’ensemble de l’année 2015. Et cela continue à un rythme accéléré.
Il est clair qu’aujourd’hui le gouvernement israélien poursuivant son entreprise de nettoyage ethnique ne se sent bridé par aucun interdit. Viennent encore de le montrer les déclarations de B. Netanyahou reprises par le « Times of Israël » où il regrette de n’avoir « pas réussi à provoquer la déportation des familles des terroristes » (sic) vers Gaza, ou la Syrie comme le propose un de ses ministres. Nul doute qu’il compte s’en donner les moyens : il conteste par avance la matérialité du crime de guerre du fait que la mesure ne donnerait pas lieu à un transfert de masse !
La France est liée par la déclaration du 17 décembre 2014 des Hautes parties contractantes aux Conventions de Genève sur leur applicabilité à l’ensemble du territoire palestinien occupé, conventions qui bannissent tout transfert de population. Elle ne peut une nouvelle fois se dérober à ses responsabilités. Elle doit prendre les moyens effectifs de s’opposer par des sanctions à la mécanique de dépossession/colonisation et à toute violation du droit international et humanitaire.
Le Bureau national