Le Jury du Prix PALESTINE-MAHMOUD HAMCHARI - du nom du premier représentant de l’Organisation de Libération de la Palestine en France, assassiné à Paris en 1972 par le Mossad - s’est réuni le lundi 12 Novembre en vue de désigner son lauréat 2007.
Le choix du Jury, présidé cette année par Alain Gresh, journaliste, ancien rédacteur en Chef du Monde Diplomatique, s’est porté dès le 1° tour de scrutin (8 voix sur 11 suffrages exprimés) sur le livre de
René BACKMANN
Un Mur en Palestine
publié aux Editions Fayard (Juillet 2007).
Préalablement à ce choix, le Jury a décidé à l’unanimité d’attribuer un Prix spécial au livre de l’ancien Président des Etats-Unis Jimmy CARTER : Palestine : la paix, pas l’Apartheid paru (traduction en Français de Jean-Paul Mourlon) aux Editions de l’Archipel en octobre dernier.
Rédacteur en Chef au Nouvel Observateur où il dirige le Service Etranger, René Backmann couvre depuis 25 ans l’actualité politique au Proche Orient. Il est déjà l’auteur de plusieurs ouvrages dont Les Polices de la Nouvelle Société, en collaboration avec Claude Angeli (François Maspéro) et Les Medias et l’Humanitaire en collaboration avec Rony Braumann (CFPJ).
En couronnant Un Mur en Palestine, le Jury a voulu distinguer « le formidable travail d’un journaliste », « un témoignage excluant tout esprit de propagande », un livre qui nous interpelle : « Le Mur de Palestine est-il un moyen de lutte contre le terrorisme ou un barrage contre la paix ? »
Auteur lui aussi de bon nombre d’ouvrages - et, parmi les plus récents, de Parlons de Paix (Michel Lafon) et de Le Guêpier (Ada), l’ancien Président des Etats-Unis (1977-1980) et Prix Nobel de la Paix (2002) Jimmy Carter ne craint pas dans Palestine : la Paix, pas l’Apartheid de faire référence à la politique de ségrégation raciale pratiquée en République d’Afrique du Sud à partir de 1948 pour dénoncer les pratiques abusivement répressives du Gouvernement Israélien à l’encontre des Palestiniens. Des pratiques illustrées notamment « par les barrières grillagées, les détecteurs électriques, les blocs de béton installés le long de la frontière avec la Cisjordanie, privant les populations de leurs droits fondamentaux ».
Au-delà de l’expression véhémente de cette dénonciation, c’est l’ouvre de médiation constante dans les conflits internationaux entreprise par l’ancien Président Américain ( il fut notamment en 2005 et 2006 un observateur vigilant lors des élections en Palestine) que le Jury du Prix Palestine Hamchari a tenu à récompenser.
Comme les années précédentes, le Jury a été confronté à un choix difficile : le troisième tome (un quatrième est attendu en 2008) de La Question Palestinienne d’Henry Laurens : l’accomplissement des prophéties (Fayard- Mai 2007) qui évoque « avec un éclairage toujours aussi exceptionnel » la période cruciale de 1947 à 1967 étant salué par tous comme « une oeuvre majeure ».La consécration devrait venir l’année prochaine pour la 32° attribution du Prix.
Dans un genre différent, le récit attachant du jeune auteur palestinien Mahmoud Abou Hashhash qui dirige le programme « Culture et Arts » à la Fondation Qattan à Ramallah : Ramallah, mon amour témoigne de l’essor prometteur de la jeune littérature palestinienne. Deux voix se sont portées sur cet ouvrage dont la traduction de l’arabe en français (Emma Aubin - Boltanski et Leïla Tahir) a été unanimement appréciée par le Jury.
Déjà lauréat du Prix Palestine- Hamchari pour l’ensemble de son ouvre (1994) le poète Mahmoud Darwich qui vient de publier un nouveau recueil de poèmes : Comme des fleurs d’amandier ou Plus loin (Actes Sud - Septembre 2007) n’attend plus une consécration qui lui est depuis longtemps acquise. Toujours fidèle au rendez-vous du Prix, il y reçoit chaque fois l’accueil admiratif et chaleureux qui lui revient de droit.
Le Jury s’est plu enfin, à souligner le mérite du roman d’Elias Khoury, écrivain et journaliste libanais lui aussi largement reconnu : Comme si elle dormait (Actes Sud - Septembre 2007). Un ouvrage « qui frappe par ses références constantes à la poésie arabe classique et à la légende dorée des saints de l’Eglise d’Orient ».
Les lauréats (ou leurs représentants) recevront leurs prix le lundi 3 Décembre à 19 heures à l’Institut du Monde Arabe (Salle du Haut Conseil), 1, Rue Fossés Saint Bernard 75005 Paris et se prêteront ensuite à une séance de dédicace.
Rappelons que le Jury du Prix Palestine-Mahmoud Hamchari (créé en 1973 à l’initiative de l’Association de Solidarité Franco Arabe et de la revue France Pays Arabes) est constitué de 11 membres : Mmes. Marie- Claude Vignaud-Al Hamchari, Kenizé Mourad et Huguette Pérol et Mrs. Paul Balta, Jean- Paul Chagnollaud, Alain Gresh,Henri Loucel, Jean Rabinovici, Philippe de Saint Robert, Robert Vial (secrétaire permanent du Jury) et Dominique Vidal.
Le Jury du Prix 2008 - qui se propose d’élargir son choix à des fictions ou documentaires cinématographiques - sera présidé par Kenizé Mourad, écrivain.