Le 17 avril 2012, plusieurs centaines de prisonniers politiques palestiniens déclenchaient une grève de la faim pour protester contre les conditions de leur détention. En quelques semaines, le mouvement rassemblait 2 000 prisonniers, décidés à faire entendre leur voix et à faire ressurgir cette question longtemps ignorée.
En 2013, trois faits symbolisent la situation des prisonniers palestiniens dans les prisons israéliennes. Arafat Jaradat, 30 ans, est mort le 23 février 2013 « d’un arrêt cardiaque » après cinq jours d’interrogatoire. Quelques semaines plus tard, Missarah Abu-Hamdieh, 64 ans, et atteint d’un cancer, est mort en prison, victime de négligence médicale. Samer Issawi est en grève de la faim depuis le 1er août et se trouve aujourd’hui en danger de mort.
Tous trois sont victimes de pratiques courantes dans les prisons israéliennes : torture, négligence médicale et maintien en détention administrative.
A ce jour, quelque 5000 prisonniers sont détenus dans les prisons et centres d’interrogatoire israéliens. Parmi eux, au moins 220 enfants dont 45 de moins de 16 ans, 2 anciens ministres, 14 députés, 109 prisonniers d’avant les accords d’Oslo.198 sont en détention administrative (enfermement sans charge ni procès, renouvelable à l’infini tous les 6 mois).
L’AFPS a lancé en juillet 2012 une campagne de parrainage des prisonniers politiques palestiniens appelant à écrire une fois par mois à un prisonnier pour lui transmettre un message de soutien. Aujourd’hui, plus de 2 000 personnes parrainent un prisonnier détenu dans une prison israélienne. Dans certaines prisons, des prisonniers ont pu répondre à leurs parrains, confirmant l’importance de ces démarches de solidarité.
L’AFPS a reçu Mahmoud Sarsak, ancien joueur de football et prisonnier politique, en tournée en Europe. Il avait fait une grève de la faim de 92 jours, alors qu’il était en détention administrative depuis trois ans.
Interrogé sur le soutien international, il nous a dit : « La solidarité internationale est très importante. Elle fait comprendre au prisonnier que ses parents ne sont pas les seuls à se préoccuper de son sort. Ces lettres confortent les prisonniers. Pour tout vous dire, même lorsque je ne comprenais pas la langue dans laquelle les mots étaient écrits, j’étais heureux de recevoir une lettre venant d’Europe. »
La semaine du 17 avril, marquée par de nombreuses initiatives de solidarité avec les prisonniers palestiniens, donnera à la campagne de parrainages une dimension nouvelle à la hauteur des enjeux. Avec ces emprisonnements de masse et de longue durée, l’objectif des autorités israéliennes est bel et bien de briser la résistance du peuple palestinien.
Nous ne laisserons pas la question des prisonniers retomber dans l’ombre : cruciale pour toute la société palestinienne, elle est désormais au premier plan de l’agenda politique.
Le Bureau national de l’AFPS