L’espoir découle d’un côté des prouesses démocratiques du peuple libanais et de l’autre côté de l’insistance de la communauté internationale sur la légalité internationale alors que les craintes dérivent de la stabilité fragile du Liban qui, si la mémoire récente ne nous trompe pas, peut facilement être ébranlée et nous ramener aux années sombres de la guerre civile sanglante dont les effets risquent de se répandre ailleurs. De plus, la désillusion est provoquée par le double jeu qui demande à la Syrie de mettre en œuvre les résolutions des Nations Unies tout en ne demandant pas la même chose à Israël.
Les Palestiniens, avec leur expérience amère du Liban et des réfugiés de plus d’un quart de million qui y vivent, ont sans doute suivi les développements dans le pays après l’assassinat de l’ancien premier ministre, Rafiq al-Hariri d’encore plus près. Mais ils l’ont aussi fait à cause des effets de détériorations éventuelles sur le conflit Israélo-palestinien que cela pourrait entraîner.
Une détérioration de la sécurité au Liban pourrait affecter négativement la stabilité dans la région, y compris en Palestine. Néanmoins ce danger ne devrait pas être exagéré parce que de toutes façons la situation en Palestine n’est pas stable et alors qu’il y a des signes prometteurs et un peu d’espoir, la situation reste très fragile. Israël a toujours été accusée de vouloir influencer les développements au Liban alors que les Palestiniens en ont toujours fait partie car ils sont sur place et une éruption de violence affecterait les Palestiniens de plus d’une façon.
Entre temps, la diversion de l’attention et des efforts de la communauté internationale vers un autre conflit incendiaire risque de s’éffectuer aux dépens des efforts internationaux en vue d’une solution politique du conflit Israélo-Palestinien. Les Palestiniens ont intérêt à ce que les tensions grandissantes au Liban soient contenues et que le succès des procédures démocratiques réduise les tensions.
Une des caractéristiques de la façon avec laquelle la communauté internationale se préoccupe de la crise au Liban reflète bien le côté ‘deux poids, deux mesures’ de son attitude. La communauté internationale a été très impliquée et très active pour essayer d’assurer la mise en place de la résolution du Conseil de Sécurité des Nations Unies 1559 qui demande la fin de l’occupation Syrienne au Liban.
Alors que les Palestiniens sont impatients de voir une légalité internationale mise en place, l’ironie est que la communauté internationale a été tolérante vis-à-vis de l’occupation militaire permanente et belligérante israélienne en Cisjordanie (y compris Jérusalem Est ainsi que la Bande de Gaza) et ce malgré de nombreuses résolutions du Conseil de Sécurité et de l’Assemblée Générale en commençant par la résolution 242 (qui est loin d’être la dernière). Un tel comportement affecte négativement la crédibilité de la communauté internationale.
Il faut espérer que l’attitude ‘deux poids, deux mesures’ deviendra tellement flagrante que la communauté internationale sera incapable, même sous la direction de la présente administration américaine, de continuer à l’ignorer et qu’elle fera le nécessaire pour la rectifier.
Les Palestiniens admirent aussi la prestation démocratique du peuple libanais et du système politique en dépit de l’héritage de la guerre civile. Ce n’est pas une coïncidence. Les Palestiniens qui vivent une des situations les plus difficiles résultant de l’occupation et de ses pratiques, essayent aussi de faire face à leurs propres défis et difficultés internes et externes avec des moyens démocratiques.