Ces condamnations resteront cependant tout aussi inutiles que celles qui les ont précédées ces trois dernières années si ces paroles fort morales ne sont pas suivies d’actions concrètes et vigoureuses à l’encontre de l’occupant illégal israélien (par ex. des poursuites judiciaires, un boycott économique, etc.).
L’armée d’occupation israélienne mène actuellement à Rafah une opération brutale de destruction à grande échelle. Des dizaines de maisons appartenant essentiellement à des réfugiés palestiniens sont littéralement rasées par des bulldozers D9 de fabrication américaine faits par Caterpillar.
Des centaines de résidents palestiniens innocents n’ont que le temps de se saisir des quelques effets qu’ils peuvent emporter avant de fuir ; des familles entières perdent tous leurs biens alors que les forces israéliennes ne leur permettent même pas d’emporter les éléments mobiles de leurs maisons.
Les offensives israéliennes actuellement en cours à Rafah constituent de graves violations des droits humains et du droit international humanitaire, en particulier des articles 33 et 53 de la Quatrième Convention de Genève. Ainsi les soldats israéliens commettent-ils quotidiennement des crimes de guerre qui doivent être vigoureusement affrontés par des poursuites formelles.
A l’inverse de ce que prétendent les autorités israéliennes (ainsi que les médias israéliens et internationaux "libres"), la dernière offensive israélienne à Rafah n’est en aucune manière une réaction à des opérations palestiniennes défensives efficaces contre deux blindés de l’armée d’occupation la semaine dernière.
Les destructions gratuites menées par Israël à Rafah s’inscrivent au contraire dans le cadre d’un programme israélien de trois ans pour établir une zone "stérile" au Sud de la Bande de Gaza, zone complètement nettoyée de ses habitants indigènes. Ce plan israélien pour Rafah a été formulé dès 2001, sous l’autorité du commandant de la Région Sud, le général Yom Tov Samiya, et a été appliqué depuis au coup par coup.
Au cours des trois dernières années, les forces d’occupation israéliennes ont détruit plus de 4.200 maisons palestiniennes en zone occupée en Cisjordanie et à Gaza ainsi que de vastes étendues de terres cultivées, des centaines d’usines et autres propriétés commerciales, des routes et des bâtiments publics.
Les autorités israéliennes prétendent que ces destructions inhumaines sont une mesure nécessaire pour garantir la "sécurité" dans la région. Le prétexte sécuritaire invoqué est tout à fait infondé et les destructions récurrentes de maisons et de propriétés à Rafah ne sont rien d’autre qu’un châtiment collectif de Palestiniens innocents et sans défense.
Tandis qu’Israël s’entête à répéter que des groupes palestiniens armés mènent la résistance depuis les maisons détruites, il ne peut prétendre [et encore moins d’une façon juridiquement civilisée s’adressant aux individus (et non à des communautés entières !)] que les pauvres habitants de ces maison eux-mêmes soient impliqués dans des tirs ou une résistance armée quelconque.
Par conséquent les actions de la puissance occupante israélienne constituent une punition collective follement disproportionnée et ces brutales destructions un crime de guerre contraire au droit.
Les premières voix condamnant les actions d’Israël à Gaza ont commencé à se faire entendre au sein d’instances comme les Nations Unies et l’Union Européenne.
Ces condamnations resteront cependant tout autant lettre morte que celles qui les ont précédées ces trois dernières années si ces paroles fort morales ne sont pas suivies d’actions concrètes et volontaires à l’encontre de l’occupant illégal israélien (par ex. des poursuites judiciaires, un boycott économique, etc.).
Le temps est venu pour la communauté internationale, les organisations et la société civile d’intervenir physiquement dans les événements de Palestine, d’assurer aux civils palestiniens désarmés de Rafah un minimum de sécurité et de mettre un ter me à la politique coloniale palestinienne systématique de nettoyage ethnique et de transfert.
Ceci est d’autant plus fondamental que Rafah est l’une des zones les plus peuplées au monde et que deux tiers de sa population vivent actuellement au-dessous du seuil international de pauvreté de 2 US $ par jour.
Enfin, l’article 33 de la Quatrième Convention de Genève sur la protection des civils en temps de guerre stipule expressément que "les punitions collectives sont interdites (...) les mesures de représailles à l’égard des personnes protégées et de leurs biens sont interdites." De même, l’article 53 indique clairement qu’ "Il est interdit à la Puissance occupante de détruire (…) sauf dans les cas où ces destructions seraient rendues absolument nécessaires par les opérations militaires."
Qu’Israël prétende que les dernières destructions réalisées à Rafah sont "absolument nécessaires" est de la pure bêtise. Ces destructions sont disproportionnées, racistes, inhumaines, anti-palestiniennes, anti-juives et tout à fait superflues ; aussi ne sont-elles rien d’autres qu’un crime de guerre honteux et brutal.