Le chef de la diplomatie française Jean-Yves Le Drian a fait part de ses « réserves », le 2 février, sur le plan de paix de Donald Trump pour le Proche-Orient et insisté sur la nécessité d’avoir « deux vrais Etats », israélien et palestinien.
Il y a un cadre qui est le droit international, les résolutions du Conseil de sécurité. Il y a un objectif, c’est l’existence de deux Etats, en sécurité l’un par rapport à l’autre, avec des frontières reconnues internationalement, deux vrais Etats avec l’ensemble des compétences liées à un Etat mais aussi l’ensemble de la réalité démographique et physique liée à un Etat.
« Et puis [il y a] une méthode qui est la négociation. Dans la situation actuelle, les initiatives unilatérales ne sont pas automatiquement performantes donc nous avons des interrogations, des réserves par rapport à cette situation », a souligné le ministre des Affaires étrangères.
Il a balayé toute ambiguïté dans la première réaction française vis-à-vis du plan, comme certains analystes avaient pu l’interpréter à la lecture du communiqué mercredi de son ministère.
« Nous avons salué les efforts »
« Ce que nous avons salué c’est les efforts [de Donald Trump], nous n’avons pas salué les résultats des efforts », a souligné Jean-Yves Le Drian. « Nous avons salué les efforts parce que nous avons considéré que les Etats-Unis avaient essayé de prendre le dossier à bras-le-corps », a-t-il ajouté.
Le plan de paix américain accorde de nombreuses concessions à l’Etat hébreu et a été rejeté avec véhémence par les autorités palestiniennes.
Il comprend notamment la reconnaissance de l’annexion par Israël à son territoire des colonies qu’il a implantées en Cisjordanie occupée, en particulier dans la vallée du Jourdain, en violation du droit international selon l’ONU. Le chef de la diplomatie française a appelé à des discussions avec les pays de la région, ainsi qu’entre Européens, « pour essayer de se positionner collectivement. »
La France est favorable à un débat à l’ONU, comme le demandent les Palestiniens, a-t-il dit. « Nous disons oui à la demande de débat au Conseil de sécurité », a relevé le ministre.
Le 1er février, le président palestinien Mahmoud Abbas a annoncé qu’il se rendrait au Conseil de sécurité de l’ONU - où Washington a un droit de veto - d’ici peu pour appeler à une conférence internationale visant à relancer les négociations avec Israël, sous l’égide d’un quartet incluant la Russie, l’Union européenne, l’ONU et les Etats-Unis.