Cependant, bien des questions restent encore sans réponses, si toutefois les réponses existent.
Cette semaine, avant que des rumeurs faisant état de la conclusion imminente d’un accord ne nous parviennent, les rivalités armées faisaient rage dans les rues de Gaza ainsi qu’en Cisjordanie bien que sous une forme différente.
Il y a une semaine, les échanges entre le Hamas et le Fatah indiquaient au lecteur qu’une catastrophe pointait à l’horizon entre le gouvernement et la présidence et même au sein des factions islamiques et nationales palestiniennes qui ne parvenaient pas à s’entendre. La guerre de l’information, les combats et les questions persistantes quant à la tenue du référendum ont plongé la rue palestinienne dans une frénésie de débats et d’incertitudes.
Que s’est-il passé la semaine dernière ? Comment un accord a-t-il pu si soudainement être conclu entre parties ? Comment la charte des prisonniers est-elle devenue célèbre parmi les factions qui l’avaient totalement rejetée la semaine d’avant ?
Les informations indiquent que nous nous approchons d’un accord national et le public est enthousiasmé par ces nouvelles. A présent, l’Union européenne et le Quartette reviennent à un apport de fonds même si rien n’a changé. Les détails restent flous malgré toutes ces informations informelles. Aucune déclaration officielle fiable n’a été faite.
Est-ce que l’arrivée des salaires est une couverture pour que le référendum passe ? Est-ce qu’un contrat capital sera passé sans que la population ne le sache ?
Pour rendre les choses encore plus difficiles, la scène politique change brutalement et de plus en plus d’acteurs majeurs y sont engagés. Notre président rencontre le roi Abdullah II de Jordanie. Il a déjà rencontré les Egyptiens et une autre réunion est prévue avec le président syrien Bashar Al Assad. De plus, il devrait rencontrer le Premier ministre israélien grâce à d’intensives tractations égyptiennes.
Ces rumeurs signifient qu’un plan national a déjà été mis en place. Le président Abbas rencontrera Olmert avant que cet accord ne soit conclu et pour s’assurer que toutes les parties en présence soutiennent ses initiatives, le président rencontrera son homologue syrien. Tout cela avant de s’assurer que le Fatah et le Hamas ont surmonté la crise interne qui les opposent. Le Hamas et les autres factions n’ont conclu aucun accord pour s’assurer que leurs requêtes basiques avaient été satisfaites en particulier au sujet des dirigeants politiques se trouvant à l’étranger.
Ceci nous ramène à notre point de départ, apparu à l’époque de l’ancien président Yasser Arafat : le manque de réponses. Nous avons désespérément besoin de vraies réponses de la part de notre président actuel Mahmoud Abbas et de notre nouveau Premier ministre. Ce ne sont pas les discours, les courtes déclarations ou les discussions qui nous apaiseront.
Nous sommes le peuple. Et le peuple a le droit de savoir et de demander formellement ce qui se passe du point de vue interne et externe. Nous devons savoir quels accords ont été conclus, entre qui, et ce qu’ils impliquent exactement.
Le citoyen n’a-t-il pas le droit de participer à ce qui affecte sa vie quotidienne ? N’est-ce pas le droit de l’employé qui a vécu sans salaire pendant de nombreux mois de savoir ce qui se passe et ce qui va se passer dans le futur proche après toutes ces informations à mi-mot ? N’est-ce pas le droit du travailleur de savoir d’où il est dirigé ?
Nous avons désespérément besoin de compréhension mutuelle. Nous informer, c’est nous traiter comme des égaux. Et les agences de presse et les canaux satellites n’ont pas plus d’informations que n’importe qui dans la rue.
Nous, peuple palestinien et journalistes, cherchons tous une lampe de poche alors que nous suivons la lumière vacillante de rumeurs obscures.