Laurent Fabius, lors des vœux au corps diplomatique, vient de rappeler qu’il « n’y a pas de paix sans justice, et la situation actuelle faite aux Palestiniens, qui ne disposent pas d’un État, est fondamentalement injuste ». Il a réitéré ses propos de novembre 2014 selon lesquels la reconnaissance de l’Etat de Palestine « n’était pas une faveur, un passe-droit, mais un droit ».
Ces déclarations, annonçant une initiative prochaine pour une Conférence internationale, sont positives. Relevant crûment les propos de B. Netanyahou qui accusait Ban Ki-moon d’encourager le terrorisme, elles indiquent où se situent les responsabilités.
Cependant, présenter la reconnaissance de l’Etat palestinien comme la réponse à un futur blocage israélien, c’est faire d’elle une sanction au lieu de la considérer comme un droit et comme le point de départ de toute discussion.
On est aujourd’hui devant une situation d’urgence : l’expansion des colonies, les démolitions de maisons, la répression et les exécutions extra-judiciaires, le blocus dramatique de Gaza poussent au désespoir, comme vient de l’affirmer le Secrétaire général de l’ONU dans une tribune du New York Times.
C’est maintenant qu’il faut avoir le courage de reconnaître l’Etat de Palestine et de mettre en œuvre de véritables sanctions si on veut que l’Etat d’Israël abandonne sa logique fondée uniquement sur la loi du plus fort. Logique qui mine la solution à deux Etats et n’a d’autre perspective que le chaos.
Le Bureau national