Le Caire - La France ne reconnaîtra pas automatiquement un Etat palestinien si son initiative pour relancer le processus de paix avec Israël échoue, a assuré mercredi au Caire le chef de la diplomatie française Jean-Marc Ayrault.
Fin janvier, son prédécesseur Laurent Fabius avait provoqué une vive réaction de l’Etat hébreu en proposant d’organiser une conférence internationale pour relancer un processus de paix au point mort, ajoutant qu’en cas d’échec, la France reconnaîtrait l’Etat palestinien.
A un journaliste qui l’interrogeait sur la reconnaissance automatique de l’Etat palestinien en cas d’échec de l’initiative française, M. Ayrault a répondu : Il n’y a jamais rien d’automatique, la France prend cette initiative, va l’exposer à ses partenaires, et donc c’est la première étape, il n’y a pas de préalable.
En visite officielle en Egypte, M. Ayrault entend relancer l’initiative de paix entre Israël et l’Autorité palestinienne, avec pour objectif principal de convoquer une conférence internationale d’ici à l’été, comme l’avait déjà annoncé M. Fabius le 29 janvier.
Ce que nous souhaitons, et c’est notre engagement, notre volonté, c’est que reprenne un processus politique de négociation, a martelé le ministre français, au cours d’une conférence de presse au côté de son homologue égyptien Sameh Choukri.
Ce dernier a expliqué que son pays appréciait et soutenait l’initiative française qui fait valoir les droits légitimes du peuple palestinien.
Le 29 janvier, l’annonce de M. Fabius avait provoqué une riposte ulcérée du Premier ministre Benjamin Netanyahu, la qualifiant de déroutante. M. Fabius avait annoncé la volonté de la France de relancer rapidement son projet d’une conférence internationale pour faire aboutir la solution de deux Etats, Israël et Palestine. En cas d’échec de cette initiative, nous devrons prendre nos responsabilités en reconnaissant l’Etat palestinien, avait-il conclu.
Notre objectif est simple, mobiliser la communauté internationale autour de la seule solution possible, celle de deux États, a cependant ajouté M. Ayrault. Il ne faut rien exclure, mais je ne veux pas mettre cela (la reconnaissance) en préalable, avait-il auparavant confié à des journalistes dans l’avion qui l’emmenait au Caire. Sinon, on va bloquer tout le monde, avait-il ajouté en relevant les réserves de plusieurs pays européens sur la question, dont l’Allemagne.
La France veut relancer son initiative de paix au Proche-Orient avec l’objectif d’aboutir à une conférence internationale d’ici l’été (...) si les conditions sont réunies, a détaillé M. Ayrault, qui devait rencontrer mercredi soir au Caire le comité de la Ligue Arabe pour le processus de paix.
Le statu quo apparent masque une dégradation très rapide de la situation sur le terrain, a commenté le ministre français, concluant : Nous ne sommes qu’au début de l’initiative française, nous multiplions les contacts, le chemin est difficile, nous en sommes conscients, mais il faut l’emprunter car rien ne serait pire que de ne rien faire.