« Le plan A a marché ! Fantastique ! Des musiciens de Gaza, pour la première fois, vont pouvoir sortir et jouer ici. » Dans un hôtel chic situé au cœur d’un quartier hérissé d’immeubles modernes, sur les hauteurs de Ramallah, capitale administrative de l’Autorité palestinienne, cité d’environ 40 000 âmes où repose le poète Mahmoud Darwich (1941-2008), le rappeur Mahmood Jrere jubile.
« Quand on envisage de faire venir des musiciens de Gaza, il faut envisager plusieurs scénarios. L’an dernier, le plan A n’a pas fonctionné. Israël n’a pas accordé les autorisations de sortie. Le plan B, qui consistait à organiser des showcases sur place et d’envoyer ensuite les images par streaming, n’a pas marché non plus. L’endroit où nous devions filmer a été transformé en hôpital pour recevoir les blessés lors de la commémoration de la “grande marche” [manifestation organisée par les Palestiniens en mémoire de l’exode de 1948]. »
Membre du groupe de hip-hop palestinien DAM (troisième album prévu en juin, sur le label anglais Cooking Vinyl), originaire de Lod, dans la banlieue de Tel-Aviv, connu pour ses dénonciations de la colonisation israélienne, Mahmood Jrere fait partie du collectif palestinien et anglais à l’origine de Palestine Music Expo (PMX), dont la troisième édition s’est tenue du 4 au 6 avril. Un collectif qui compte aussi Rami Younis (réalisateur et journaliste), Abed Daa’dleh (producteur technique et ingénieur du son), Abed Hathout (producteur et musicien) et Martin Goldschmidt, cofondateur et directeur général de Cooking Vinyl.