Chaque année, le 30 mars, depuis 1976, le peuple palestinien -et avec lui le mouvement de solidarité avec ses droits nationaux légitimes- commémore une journée de deuil mais aussi de lutte contre la confiscation de sa terre par Israël. En 1976 en effet, le gouvernement, travailliste, décide de confisquer 2 000 hectares de terre, principalement en Galilée. Ce sont donc les Palestiniens de 1948, c’est-à-dire théoriquement citoyens de ce qui est devenu en 1948 l’Etat d’Israël, qui sont visés.
Après l’expulsion massive et la dépossession de 1947-1948, les confiscations des terres de Palestiniens ayant réussi à rester dans le territoire devenu israélien se poursuivent. Citoyens de dernière zone, ils ont vu la destruction de centaines de leurs villages et subissent eux aussi le vol de leurs terres et de leurs ressources. Le 30 mars 1976, c’est la grève générale. Un jour de renaissance politique pour les Palestiniens d’Israël. Un jour de révolte. Un jour de lutte pour leur terre et pour leurs droits, avec le soutien des Palestiniens de Cisjordanie, de Jérusalem, de la bande de Gaza. La répression militaire israélienne en Galilée sera féroce. Bilan de la journée : six morts, des centaines de blessés et autant d’arrestations.
Aujourd’hui encore ces Palestiniens de 1948 continuent de subir une discrimination raciste de fait, politique, sociale, économique. Des dizaines de villages sont toujours non reconnus et ne disposent d’aucun service. Les Bédouins du Negev subissent au quotidien la violence des destructions répétées de leurs villages. Les lois liberticides votées tout récemment au parlement israélien interdisent la commémoration de la Nakba et imposent aux Palestiniens l’allégeance à l’Etat que les responsables israéliens veulent exclusivement juif.
Discrimination raciale, droits nationaux niés, menace récurrente de transfert, la politique raciste contre les citoyens palestiniens d’Israël fait écho à l’occupation et la colonisation de la Cisjordanie, à la judéisation de Jérusalem-Est et au siège de la bande de Gaza, en violation du droit international.
En commémorant ce 30 mars, partout en Palestine, la Journée de la Terre, les Palestiniens réaffirment leur détermination à résister contre une politique coloniale illégale et à exiger le droit, leurs droits. De Bil’in à Haifa ils affirment qu’ils resteront sur leur terre. En manifestant dans les camps de réfugiés où la violence terroriste de la dépossession les a jetés il y a 63 ans, ils réclament d’y revenir, conformément aux résolutions des Nations unies.
Alors que de nombreux pays ont reconnu l’Etat de Palestine et que des voix européennes en affirment la nécessité, le peuple palestinien en commémorant la Journée de la terre, réaffirme haut et clair l’exigence de justice qui seule permettra d’accéder à la paix.
Dans cette démarche résolue, nous lui apportons notre entière solidarité.