« Le gouvernement a approuvé la proposition du Premier ministre Ehud Olmert de libérer jusqu’à 500 prisonniers palestiniens comme geste de bonne volonté envers (le président palestinien Mahmoud) Abbas avant la rencontre » d’Annapolis (Maryland, Etats-Unis) a indiqué ce responsable sous couvert de l’anonymat. Le ministère de la justice a établi une liste de « quelque 450 détenus » libérables bien que la décision fasse état de 500 prisonniers, a-t-il expliqué. Après ce vote, la liste des prisonniers libérables sera arrêtée par une commission ministérielle ad hoc qui se réunira mercredi. Ces libérations concernent essentiellement des détenus membres du Fatah, le parti de M. Abbas, qui ne sont pas impliqués dans des attaques ayant causé la mort d’Israéliens. Israël détient plus de 11.000 prisonniers palestiniens et leur libération est l’une des principales revendications de l’Autorité palestinienne. Les Palestiniens demandent régulièrement un geste plus significatif. Israël a déjà libéré environ 350 prisonniers, en juillet et octobre.
La rencontre entre le Premier ministre israélien Ehud Olmert et le président palestinien Mahmoud Abbas "a été difficile et des divergences demeurent", selon le négociateur palestinien Saëb Erakat.
"Ils ont examiné le travail accompli par les négociateurs qui tentent de parvenir à un document conjoint censé servir de base à la réunion d’Annapolis", a-t-il dit dans une conférence de presse à Ramallah en Cisjordanie.
Le sommet de plus de deux heures s’est tenu à la résidence officielle de M. Olmert à Jérusalem, quelques jours avant la réunion que les Etats-Unis entendent organiser vers la fin novembre à Annapolis près de Washington, pour lancer les négociations sur la création d’un Etat palestinien.
En soirée, une nouvelle rencontre entre les chefs des équipes des négociateurs, la chef de la diplomatie israélienne Tzipi Livni et l’ex-Premier ministre palestinien Ahmed Qoreï, s’est tenue à Jérusalem pour tenter d’avancer sur un document conjoint qui doit être soumis à la réunion internationale.
Selon une source aux Affaires étrangères israéliennes, "quelques progrès auraient été enregistrés dans la rédaction du document", censé aborder les questions clés au coeur d’un éventuel règlement : les frontières du futur Etat palestinien, la colonisation, le sort de Jérusalem et des réfugiés palestiniens.
Avant le sommet, Israël s’est engagé à ne pas construire de nouvelles colonies en Cisjordanie et à libérer plus de 450 prisonniers palestiniens sur plus de 11.000 qu’il détient, deux mesures présentées comme un geste envers M. Abbas. Préambule à Annapolis
Le département d’Etat américain s’est félicité des annonces israéliennes, parlant de "mesures positives d’instauration de la confiance avant Annapolis". Cependant le porte-parole du département d’Etat a refusé d’annoncer la date, l’agenda et la liste des invités à la réunion d’Annapolis.
Les gouvernements israéliens successifs ont fait de telles promesses sur l’arrêt de la colonisation depuis l’adoption en 2003 de la Feuille de route, un plan de paix international resté lettre morte, mais ils ne les ont pas tenues.
"Les propos d’Olmert doivent être inclus dans la déclaration de la réunion d’Annapolis et Israël doit également s’engager à faire cesser la croissance naturelle des colonies", a réagi le porte-parole de M. Abbas, Nabil Abou Roudeina.
M. Erakat a jugé insuffisantes les libérations annoncées de Palestiniens. "Le président Abbas a fait savoir à M. Olmert qu’il ne signerait pas un traité de paix ne comportant pas une clause prévoyant la libération de tous les prisonniers palestiniens".
Si les Palestiniens veulent faire de la réunion d’Annapolis un tremplin vers l’Etat auquel ils aspirent, M. Olmert s’est de nouveau efforcé de réfréner leurs attentes. "Je conseille de ne pas exagérer l’importance (de la réunion) et créer des attentes excessives".
Dans ce contexte, un sondage réalisé par l’université Al-Najah de Cisjordanie montre que seulement 30% des Palestiniens croient au succès de la réunion d’Annapolis, 55% sont de l’avis contraire.
Plus optimiste, l’Union européenne a annoncé se préparer à accompagner le lancement des négociations à Annapolis, en aidant à améliorer la sécurité et la situation économique des Palestiniens.
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