Benjamin Netanyahu aurait dit au ministre néo-zélandais des Affaires étrangères que le soutien à une résolution de l’ONU condamnant la construction de colonies israéliennes dans les territoires occupés serait considéré comme une "déclaration de guerre".
Selon des rapports dans les médias israéliens, le Premier ministre israélien a appelé Murray McCully, le ministre des Affaires étrangères de Nouvelle-Zélande, avant la résolution de vendredi, qui a été coparrainée par Wellington. Netanyahou lui a dit : "C’est une décision scandaleuse. Je vous demande de ne pas l’appuyer et de ne pas la promouvoir. “
"Si vous continuez à promouvoir cette résolution, de notre point de vue, ce sera une déclaration de guerre. Elle rompra nos relations et il y aura des conséquences. Nous rappellerons notre ambassadeur [de la Nouvelle-Zélande] à Jérusalem.“
McCully, cependant, a refusé de reculer, disant à Netanyahu : "Cette résolution est conforme à notre politique et nous allons la faire avancer."
Un diplomate occidental a confirmé que cet appel a bien eu lieu et il a décrit la conversation comme “dure“.
Les détails de l’appel - révélés dans Haaretz - suggèrent un sentiment de panique grandissant de la part de Netanyahou dans la préparation de la résolution du Conseil de sécurité de l’ONU, votée vendredi, et qui demande la fin de la construction de colonies.
Outre l’appel de Netanyahou, un haut responsable du ministère israélien des Affaires étrangères a appelé l’ambassadeur néo-zélandais en Israël, Jonathan Curr, et a averti que si la résolution était soumise au vote, Israël pourrait fermer son ambassade à Wellington en guise de protestation.
Israël a répondu au vote avec rage, menaçant les pays qui ont voté positivement de représailles diplomatiques. Les relations diplomatiques avec la Nouvelle-Zélande ont été interrompues temporairement et l’ambassadeur Itzhak Gerberg a été rappelé.
Mais, signe que la pression internationale a peut être un effet sur l’administration Netanyahu, la discussion prévue concernant l’approbation de 600 nouvelles constructions dans Jérusalem Est occupée a été brusquement retirée de l’ordre du jour de la municipalité de la ville mercredi.
Le langage et le comportement de Netanyahou - qui a conduit à réprimander des ambassadeurs et à annuler des consultations avec des dirigeants étrangers, y compris avec la britannique Theresa May, - a fait froncer les sourcils des diplomates étrangers, qui soulignent que la résolution de l’ONU ne fait que confirmer la vision de longue date de la communauté internationale sur les colonies juives.
Plus tard, mercredi, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, fera un discours pour exposer les grandes lignes des paramètres selon lesquels l’administration Obama envisage un règlement du processus de paix au Moyen-Orient.
Le discours de Kerry, moins d’un mois avant le départ de Barack Obama, devrait être le dernier mot du gouvernement actuel sur un conflit de plusieurs décennies que Kerry avait espéré résoudre pendant ses quatre années au sommet de la diplomatie américaine.
Il pourrait également être vu en Israël comme une dernière flèche contre Netanyahu, qui a eu une relation acrimonieuse avec Obama depuis qu’ils ont tous deux pris le pouvoir en 2009. Le ministre israélien de la sécurité publique, Gilad Erdan, a déclaré à la radio de l’armée israélienne que le discours prévu était "un acte pathétique " et "antidémocratique".
Les États-Unis ont rompu vendredi avec une approche de longue date visant à protéger diplomatiquement Israël et se sont abstenus lors d’une résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies adoptée par 14 pays pour et aucun contre.
Un journal égyptien soutenant le président du pays, Abdel Fatah al-Sisi, a rapporté comme provenant de la fuite d’une note, une prétendue confirmation des allégations d’Israël que l’administration Obama et les responsables palestiniens auraient coordonné leurs positions sur le libellé de la résolution pour permettre aux Etats-Unis de s’abstenir. Le département d’Etat a démenti le rapport.
Traduit de l’anglais par RP pour l’AFPS