Ainsi un soldat israélien est-il pris en otage par un groupe palestinien, que toute la diplomatie se met en marche pour obtenir sa libération. C’est le cas de la diplomatie française en raison du fait que ce soldat a une double nationalité, dont la française. Cette méthode a déjà montré toute son efficacité, en plusieurs points du monde proche oriental.
Mais cette méthode efficace, qui suppose patience et négociation, n’est pas dans les concepts intellectuels de Monsieur Ehud Olmert, le Premier ministre israélien.
Lui il ne négocie pas, il frappe. Œil pour œil, telle est sa philosophie. Et en l’espèce, c’est plus que cela : arrestation de huit ministres et vingt députés palestiniens, frappes et destruction de la seule centrale électrique de Gaza, entrée militaire à Ramallah et à Hébron, arrestations de centaines de personnes ... Monsieur Olmert voudrait ne pas sauver le soldat Gilad Shalit qu’il n’y s’en prendrait pas autrement. C’est l’évidence même.
La vérité, c’est que cette attaque brutale a un autre objectif : elle survient tout juste après l’accord passé entre le Fatah et le Hamas qui comprend la reconnaissance de fait de l’Etat hébreu. Monsieur Olmert devrait être ravi de cette avancée et faire preuve de retenue sachant qu’elle n’est pas du goût de tout le monde. Mais non, il utilise la force brutale car tout pas en avant du gouvernement palestinien vers l’acceptation, désormais acquise, des trois conditions posées par la « communauté internationale » le gêne dans la mise en œuvre de « son » plan : l’annexion de la majeure partie de la Cisjordanie, de Jérusalem et des rives du Jourdain.
C’est cela « sa feuille de route » qui a reçu l’aval de Washington : pas de négociation pour une solution globale conforme au droit international pertinent. De cela il ne veut pas. Il a renoncé au « rêve du Grand Israël ». Il veut seulement le Grand Israël moins 5% !
Cette politique est désastreuse. Elle doit être vigoureusement condamnée par l’Union européenne et non pas seulement du bout des lèvres. Si on veut la paix au Proche-Orient il faut contraindre à la paix. On a su contraindre la Hamas à accepter des conditions. Pourquoi ne pas contraindre les autorités d’Israël à accepter la paix sans laquelle il n’y a absolument pas d’avenir possible ni pour le peuple palestinien ni pour le peuple israélien.
Les heures terribles que nous vivons en attestent et appellent à l’urgence : il faut une grande et claire initiative politique de l’Union européenne permettant d’aller à la tenue rapide et effective d’une Conférence internationale sur le Proche-Orient.
C’est l’appel solennel que je lance aux autorités françaises afin qu’elles fassent montre enfin de résolution dans cette voie. Les temps ne sont plus aux mots, il faut des actes. La France doit prendre toutes les initiatives dans ce sens. C’est son devoir. C’est conforme à son destin !