- AFP
Cette fois, il n’y a plus l’ombre d’un doute. La manifestation de soutien aux Palestiniens prévue mercredi 23 juillet à Paris a été autorisée par la préfecture de police. Les organisateurs du rassemblement, l’Association France Palestine Solidarité (AFPS) et la Ligue des droits de l’homme (Ldh) l’ont confirmé, mardi matin, lors d’une conférence de presse au siège de la Ldh. En guise de bonne volonté, ils ont accepté une modification du parcours. Prévu à l’origine entre République et Opéra, il aura finalement lieu de Denfert-Rochereau aux Invalides. Plusieurs partis ou syndicats se sont joints à l’appel à manifester, le parti communiste, Europe Ecologie les Verts, le Parti de gauche, le Mouvement républicain et citoyen (MRC), Nouvelle Donne de Pierre Larrouturou, la CGT, ainsi que plusieurs députés socialistes, parmi lesquels Pascal Cherki et Alexis Bachelay.
Un "permis de massacre" ?
De vives critiques ont été émises contre le président de la République, François Hollande, et son gouvernement, accusés de ne plus respecter l’équilibre entre les belligérants. Au nom du MRC, Claude Nicolet a fustigé "les dérives de la diplomatie française" suspecte d’avoir fait le choix d’Israël au détriment des Palestiniens. "Hollande a affirmé dans une lettre qu’Israël pouvait recourrir à tous les moyens pour se défendre, indique Pierre Tartakowski, président de la Ldh. Comment ne pas l’interpréter comme un permis de massacre ?".
Tous souhaitent dénoncer le sort fait au peuple palestinien depuis qu’Israël a lancé, le 8 juillet, une opération de bombardements aériens de la bande de Gaza en représailles à l’assassinat de trois de ses ressortissants. "Elle répond à une logique colonialiste, a affirmé le député Vert, Pascal Durand. Et c’est une sanction collective de la population, ce qui est inacceptable". Le lourd bilan de morts et de blessés rend la situation urgente, aux yeux de l’ensemble des organisations mobilisées pour défiler ce mercredi. "Nous réclamons le respect et l’application des principes du droit international", a ajouté Ozlem Yldrim au nom de la CGT. Quant à Pierre Larrouturou, il a demandé à l’Europe "de jouer un rôle pour la paix". "Il n’est pas normal qu’il ne se soit rien passé depuis les accords d’Oslo, il y a plus de vingt ans".
Ceux qui appellent à la manifestation affirment aussi que tout sera fait pour qu’elle se déroule dans le calme. Ils espèrent éviter les débordements antisémites et les graves incidents qui ont entaché les rassemblements des 19 et 20 juillet à Paris et à Sarcelles (Val d’Oise). Mais ceux-ci n’étaient pas autorisés. "En interdisant les manifestations, le gouvernement n’a fait qu’attiser les tensions entre communautés" a estimé" Christophe Ventura du parti de gauche. "C’était même du pain benit pour tous les élements qui veulent aller à l’affrontement" a renchéri Pierre Tartakowski. Pour éviter d’éventuels débordements, mercredi, les organisateurs ont cependant pris des précautions. Les services d’ordre de la CGT et du parti communiste seront au coeur du cortège pour en expulser les fauteurs de trouble. "Mais le plus important, a insisté Pascal Durand, c’est que l’opinion et les pouvoirs publics prennent conscience qu’à Gaza on est dans une situation de guerre et de violation des droits de l’homme".