Monsieur le Ministre,
Je viens vers vous alors que pour la seconde fois, notre compatriote Salah Hamouri, demeurant à Jérusalem, est l’objet d’un « ordre militaire » le privant de son droit de circuler librement, en l’occurrence de circuler librement dans les Territoires palestiniens occupés.
La liberté de circulation, élément fondamental des droits de l’homme, ne peut souffrir d’exception, sauf cas extraordinaire que seule la justice pourrait requérir.
Salah Hamouri a reçu à nouveau un ordre militaire daté du 24 septembre le privant jusqu’au 22 mars prochain, de la possibilité de circuler en Palestine. Cette interdiction est un « ordre militaire » s’appuyant sur de prétendus éléments de « sécurité » qui, relevant du secret, ne lui sont pas communiqués. C’est d’un arbitraire absolu. Au demeurant, son cas n’est pas isolé ainsi que je vous l’ai déjà signalé. Mais rien ne bouge.
Salah Hamouri, habitant de Jérusalem-Est, est déjà privé du caractère palestinien de sa bi-nationalité. De jure, du fait de l’annexion de Jérusalem, condamnée par la France et la communauté internationale, Salah Hamouri n’est strictement « que » Français. Nous avons donc des devoirs envers lui. Notre pays à des devoirs à faire respecter pour tous ses citoyens. Il ne peut accepter que notre compatriote, après avoir passé 7 ans dans les prisons israéliennes alors qu’aucun fait n’a été établi contre lui, soit à nouveau l’objet de mesures arbitraires restrictives de liberté de la part des autorités israéliennes.
Les démarches entreprises par nos services lors du précédent « ordre militaire » de 6 mois n’ont rien donné. Les autorités israéliennes ne tiennent aucun compte du droit et de nos démarches et recommencent aujourd’hui comme si de rien n’était.
A travers Salah Hamouri, bafoué dans ses droits élémentaires, c’est la France qui est bafouée. Cela doit cesser. Nous disposons, en cas de besoin, de moyens pour faire prévaloir le droit contre l’arbitraire.
Je vous demande donc avec force, Monsieur le Ministre, au-delà d’une simple protestation d’exiger la levée immédiate de cet ordre militaire injuste et inhumain.
Dans l’attente de votre réaction,
Je vous prie, Monsieur le Ministre, de croire en mes salutations les plus distinguées.
Taoufiq Tahani
Président de l’AFPS