Je vais traiter ci-dessous quelques points qui pourront vous intéresser :
1. « Le retrait de Gaza » ;
Pour les Palestiniens, le retrait de Gaza n’est pas sérieux. Même les Israéliens, ils utilisent l’expression « désengagement », ce qui veut dire qu’ils ont redéployé leurs forces pour avoir la main mise sur les alentours de Gaza, et pour continuer le bombardement et les attaques par la terre, la mer et le ciel... Ce qui a transformé Gaza - comme disent les Palestiniens, citoyens et responsables- en une grande prison.
2. Le démantèlement des colonies de Gaza ;
C’est un pas, sans doute, très important qui a rendu aux Palestiniens leurs terres confisquées par les colons, mais ces derniers ont confisqué d’autres terres en Cisjordanie pour y habiter.
Le redéploiement des forces israéliennes et le démantèlement des colonies, sont deux pas tactiques qui ont assuré à M. Sharon de réaliser des buts stratégiques dont :
Tromper l’opinion publique en se montrant en homme de paix, au moment où les attaques, les arrestations et les massacres n’ont pas arrêté dans la bande de Gaza.
Les Etats Unis d’Amérique se sont engagés - en signe d’encouragement pour son pas à Gaza - à lui fournir la somme d’un milliard et demi, comme aide financière, et d’appeler à un congrès international avec la participation d’au moins 10 pays pour garantir à Israël un soutien financier et politique et une normalisation des relations.
• Israël a bloqué le rôle de la résistance palestinienne. Les forces israéliennes peuvent effectuer des agressions à longue échelle contre les habitants de Gaza sans craindre les réactions de la résistance contre les colonies ou les positions israéliennes parce qu’elles sont à l’extérieur de Gaza, donc inaccessible.
• Israël œuvre pour que l’Etat palestinien se réduise aux frontières de la bande de Gaza.
• M. Sharon s’est libéré - comme il l’a déclaré lui même- des pressions pour se retirer jusqu’aux frontières de 1967 selon la résolution 242. Alors il peut continuer la construction et l’étalement des colonies, ainsi que la construction du mur racial et la séparation de Jérusalem Est de la Cisjordanie sans aucune considération de l’opinion publique internationale.
3. Rafah ;
On s’est accordé pour ouvrir la passerelle Rafah, et faciliter le passage des voyageurs selon les conditions imposées par Israël, acceptées par l’Autorité palestinienne, et refusées par un nombre de groupes palestiniens. Les conditions les plus importantes sont :
On permet le passage par Rafah aux personnes munies d’une carte d’dentité palestinienne (donc enregistrées dans les fichiers israéliens). Sachant qu’un bon nombre de
palestiniens vivant à Gaza n’ont pas cette carte d’identité donc il leur est interdit de sortir ou d’entrer.
Les marchandises peuvent sortir de Gaza par Rafah, mais celles entrant doivent passer par un autre passage appelé « Kafar Salem », contrôlé par Israël, donc Israël dispose de toutes les ressources de Gaza, ce qui consacre son siège de Gaza.
Le passage est sous la direction des Palestiniens, en collaboration avec les Egyptiens, et la supervision des Européens et la surveillance des Israéliens à l’aide des caméras de surveillance. Ce qui affaiblit la souveraineté palestinienne sur son seul passage à l’extérieur.
4. Les droits civiques et sociaux des Palestiniens au Liban ;
Beaucoup de responsables libanais et des chefs de partis appartenant aux différentes communautés ont fait des déclarations montrant une sympathie et une compréhension des réclamations des Palestiniens concernant leurs droits civiques et sociaux, ce qui est un signe positif. Mais les Palestiniens, en basant sur 57 ans d’expérience, sont sceptiques sur le sérieux de ces déclarations. Ces doutes se renforcent par des faits qui n’inspirent pas confiance :
Le discours exagéré concernant les armes palestiniennes à l’intérieur et en dehors des camps. Sachant que ce sujet a été traité lors des négociations palestino libanaises en 1991.
Il n’y a pas d’armes palestiniennes en dehors des camps, et même à l’intérieur il n’y a que dans 2 camps seulement sur les 12 camps du Liban (Ain El-Helwé et EL-Rachidieh) et des quantités très limitées.
Dans les réunions directes avec des responsables libanais, les Palestiniens entendent des opinions qui montrent que la volonté d’accorder aux Palestiniens leurs droits civiques et sociaux n’est pas sérieuse.
Le gouvernement libanais a formé un comité pour traiter avec les Palestiniens les questions de conflit. Les groupes palestiniens s’entretiennent entre eux pour former une délégation (comité) unie pour négocier avec le comité libanais.
Nous espérons de bons résultats de ces négociations.
Salah Salah