Paris, le 24 octobre 2011
SPAS Organisation de salons
160 bis rue de Paris
CS 90001
92645 Boulogne Billancourt Cedex
Madame, Monsieur,
Nous avons appris que « SodaStream » serait présent au salon Marjolaine, qui doit se tenir du 5 au 13 novembre prochain au Parc Floral du 12e arrondissement de Paris et qu’y seraient présentées ses machines à gazéifier l’eau.
Compte tenu de vos engagements « en faveur d’un monde plus humain, plus authentique et plus respectueux de l’environnement » et de votre code déontologique, nous sommes surpris d’apprendre la participation de « Sodastream » à votre salon.
En effet, la compagnie israélienne « SodaStream » fabrique et assemble les machines à gazéifier à Mishor Adumim/Ma’ale Adumim, la plus grande des colonies israéliennes construites illégalement en Cisjordanie, territoire palestinien occupé1. Or si l’illégalité de ces colonies a été maintes fois rappelée depuis 1967 par les plus hautes instances internationales, la fabrication sur place de produits industriels est également illégitime et illégale au regard du droit international.
Mais « SodaStream » ne se contente pas, en participant à la colonisation, de nier les droits des Palestiniens à vivre dans la liberté et la dignité au sein d’un Etat souverain. Elle participe à leur oppression économique. Aux dires mêmes de ses dirigeants, elle s’est établie à Ma’ale Adumim parce que les travailleurs palestiniens constituent pour elle une main-d’œuvre bon marché2.
La société « SodaStream » a longtemps commercialisé ses produits sous la seule étiquette « made in Israel » masquant ainsi, vis-à-vis des services des douanes comme des consommateurs, la réalité de son implantation en territoire palestinien occupé. Cela lui a permis de bénéficier d’intéressantes exemptions douanières ; mais l’importateur, la société OPM, a fait l’objet, depuis la mi-2010, de redressements fiscaux confirmant ainsi que la provenance du gazéificateur « Sodastream » n’est pas Israël mais les territoires palestiniens occupés. Depuis, on découvre bizarrement des gazéificateurs avec l’étiquette « made in China » alors que, au dire de « Sodastream », seuls certains composants y seraient produits en sous-traitance. Une nouvelle manière de tromper sur l’origine du produit.
La tromperie sur l’origine du produit constitue une infraction grave du droit, notamment de l’article 6 de la « Directive 2005/29/CE du parlement européen et du Conseil du 11 mai 2005 relative aux pratiques commerciales déloyales des entreprises vis-à-vis des consommateurs ».
Nous tenons à votre disposition tous les documents à l’appui de nos dires.
Nous espérons que, au vu de ces informations, vous remettrez en question la participation de « SodaStream » au salon Marjolaine.
Nous sommes persuadés que les consommateurs avertis et solidaires que sont les visiteurs de ce salon y seront attentifs.
Dans l’attente de votre réponse,
Je vous prie de croire, Madame, Monsieur, en l’expression de mes salutations distinguées.
Jean-Claude Lefort
Président de l’AFPS