Monsieur le Président de la République
En ces temps troublés où le droit, des peuples et des personnes, est hélas trop souvent bafoué, la France a su à plusieurs occasions montrer sa fidélité aux valeurs qui fondent notre république. Par votre propre voix parfois, la France a su exiger que la raison, l’humanisme et le droit prévalent sur les intérêts particuliers qui nous entraînaient toutes et tous vers des conflits graves.
L’Association France Palestine Solidarité se tourne aujourd’hui vers vous, le garant de ces valeurs qui nous unissent, pour vous demander de faire entendre raison à ceux qui, au Proche-Orient, méprisent le droit et font ainsi obstacle à la paix.
Vous n’ignorez bien sûr pas que le gouvernement israélien a pris le 4 janvier 2004 une mesure de restriction majeure d’entrée en Palestine occupée. L’obligation d’obtenir une autorisation écrite de la puissance occupante pour que les citoyens français (et tous les autres étrangers) puissent entrer en Cisjordanie est l’écho, amplifié, du blanc seing à l’armée israélienne exigé depuis mai 2003 pour entrer dans la Bande de Gaza.
Cette nouvelle prérogative que s’arroge le gouvernement de M. Sharon nous paraît totalement inacceptable, en terme du droit des personnes à circuler librement, en regard du droit international et des devoirs qu’il impose à un occupant.
Citoyens français solidaires du peuple palestinien et de ses représentants élus, désireux de continuer à nous rendre en Palestine occupée, nous exigeons du général Sharon et de son gouvernement qu’ils n’entravent pas le libre accès à un territoire qui n’est pas le leur et qu’ils appliquent enfin le droit international dont se prévalent les démocraties.
L’Association France Palestine Solidarité en appelle à vous, Monsieur le Président de la République, pour faire entendre avec force la voix de la France et relayer notre exigence légitime de droit et de démocratie.
Nous sollicitons de vous que la France, avec l’Union Européenne ou sans elle s’il le faut, rappelle aux dirigeants israéliens que le droit ne se négocie pas, qu’il s’applique à tous. Nous vous demandons instamment que la France intervienne pour que cette mesure non encore effectivement mise en œuvre soit retirée.
Avec nos remerciements citoyens pour l’intérêt que vous voudrez bien porter à notre demande d’application du droit, nous vous prions de bien vouloir agréer, Monsieur le Président de la République, nos sentiments les plus respectueux.
Paris, le 27 janvier 2003.