Ils sont jaunes comme leurs homologues classiques. Pas de signe distinctif a priori, sauf un écriteau sur le pare-brise avant : « free wifi ». Ils sont une dizaine de taxis à circuler dans la ville de Ramallah avec la possibilité, pour le passager, de surfer sur Internet pendant sa course. Aucun surplus n’est appliqué, assurent les chauffeurs. C’est une compagnie palestinienne qui a lancé cette idée. Cela existe dans la plupart des villes au monde. Mais à Ramallah, cette innovation prend une résonance particulière, puisque les territoires palestiniens ne bénéficient pas de la 3G, l’Internet par téléphone. Israël, qui occupe militairement la Cisjordanie, ne le permet pas.
Pas d’opérateur de téléphonie palestinien dans les Territoires
Campagne d’affichage organisée quelques jours avant la visite officielle d’Obama en 2013. « Président Obama, pas la peine d’apporter votre smartphone à Ramallah. Vous n’aurez pas accès à l’internet mobile. Nous n’avons pas la 3G en Palestine »
En mars 2013, quand Barack Obama était venu en visite à Ramallah, des affiches avaient été placardées dans la ville, incitant le président américain à ne pas prendre son smartphone, inutile sans la 3G. La situation n’a pas évolué depuis. Les Israéliens refusent d’autoriser les compagnies palestiniennes de téléphonie à installer des antennes 3G.
Une décision motivée non pas forcément par des enjeux de sécurité, mais peut-être aussi par des enjeux commerciaux : les opérateurs israéliens sont quant à eux présents dans les colonies de Cisjordanie, mais rayonne bien au-delà. C’est quasiment tout le territoire palestinien qui est couvert, incitant certains Palestiniens à opter pour un forfait d’une compagnie de l’Etat hébreu qui bénéficient de la 3G. Les taxi-wifi peuvent donc être une solution alternative.
Main-mise israélienne sur les infrastructures palestiniennes
L’exemple de la 3G semble presque anecdotique à côté des restrictions imposées par Israël aux Palestiniens. Les colonies juives en Cisjordanie accaparent la majeure partie de l’eau, les interdictions de construire dans certaines zones empêchent aussi les Palestiniens de se développer. C’est en ce sens que les Palestiniens doivent déposer aujourd’hui une motion devant les Nations unies. Elle réclame la fin de l’occupation militaire israélienne d’ici novembre 2016, et le respect des accords signés par le passé.