Dans la ville de Gaza, environ 700 manifestants ont défilé jusqu’à la place centrale du Soldat inconnu, en brandissant le drapeau national palestinien, et des fanions verts, pour les islamistes du Hamas, et jaunes, pour les nationalistes du Fatah, dans une atmosphère de fête et d’excitation bon enfant. "C’est la première fois en quatre ans que je peux tenir un drapeau du Fatah à côté des couleurs palestiniennes", s’est réjoui Mahmoud al-Riati, un ingénieur de 20 ans enveloppé dans un drapeau palestinien [1].
L’humeur était à l’optimisme après quatre ans de violences, de division et d’animosité entre les deux principales factions palestiniennes, une étudiante de 20 ans saluant "un des jours les plus importants de la cause palestinienne". "Voici le jour tant attendu. Le jour de notre libération", s’est exclamé un autre activiste, haranguant la foule au micro, en rendant hommage au "Mouvement du 15 mars", un des groupes de jeunes Palestiniens qui ont organisé des rassemblements de dizaines de milliers de personnes via les réseaux sociaux.
A Ramallah, le siège de l’Autorité palestinienne du président Mahmoud Abbas, l’assistance voulait croire à la sincérité de la réconciliation. "Le peuple palestinien n’a d’autre choix que la réconciliation. J’espère que cela va continuer sur le terrain parce qu’un échec signifierait la fin des projets du Hamas et du Fatah", a déclaré Bachir Saleh, 48 ans, responsable d’une ONG.
* Abbas : les Palestiniens tournent la "page noire de la division"
Les Palestiniens ont décidé de "tourner pour l’éternité la page noire de la division", a déclaré mercredi le président palestinien Mahmoud Abbas lors d’une cérémonie de réconciliation au Caire entre le Fatah qu’il dirige et le mouvement islamiste Hamas. "Nous annonçons que nous tournons pour l’éternité la page noire de la division", a-t-il déclaré lors de cette cérémonie en présence du chef du Hamas Khaled Mechaal. "Nous sommes certains de réussir tant que nous serons unis (.) la réconciliation ouvre la voie non seulement à la remise en ordre de la maison palestinienne, mais aussi à une paix juste", a-t-il ajouté. M. Abbas a ajouté que le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu, fermement opposé à l’accord interpalestinien devait "choisir entre la colonisation et la paix".
L’accord, annoncé la semaine dernière et signé par toutes les factions mardi au Caire après un an et demi de tractations, prévoit la formation d’un gouvernement d’indépendants pour préparer des élections présidentielle et législatives simultanées dans un délai d’un an. Il est vivement critiqué par Israël qui y voit un renforcement du Hamas.