Sur son lit d’hôpital, Ziad Al Nabahin cherche la position qui lui est le moins inconfortable. Cet ambulancier du Croissant Rouge a été blessé lundi 14 mai alors qu’il intervenait professionnellement dans l’une des manifestations : « Je venais de faire une pause à l’arrière et je revenais vers le devant de la manifestation. J’allais soigner un blessé quand j’ai été touché à l’abdomen. La balle est ressortie dans le dos et elle a blessé un autre homme à la main ensuite ». Ce quinquagénaire, atteint de nanisme, portait pourtant un uniforme du Croissant-Rouge et son sac de secouriste. Il était identifiable, assure t-il.
Au siège du Croissant-Rouge à Gaza, les responsables déplorent déjà une trentaine de blessés parmi leur personnel dont cinq par balles. Ils ont donné des consignes de sécurité à leurs ambulanciers.
Mais sur le terrain, la situation est plus compliquée témoigne le secouriste Ibrahim Abu Alkass : « Nous avions pour instruction de rester à 500 mètres de la barrière. Mais durant les manifestations, nous devons faire face à la pression, à la colère des gens lorsque quelqu’un est blessé ou tué près des grillages. Nous sommes obligés d’y aller pour leur venir en aide et les sortir de là ».
Ibrahim Abu Elkass est ambulancier depuis 8 ans. Et jamais, dit-il, la présence des secouristes n’a été aussi cruciale. Même pendant les guerres, le nombre de blessés soignés en une journée n’était pas aussi important.