Le sort des réfugiés palestiniens installés au Liban (425 000 dans douze camps ) fait régulièrement l’objet de rapports alarmants (lire une étude de Fafo effectuée en 2000 ou le rapport de ICG datant de 2009 ).
Au début de l’année, le druze Walid Joumblatt avait proposé que le Parlement libanais leur accorde enfin des droits civiques , pour améliorer autant que possible leur sort sans pour autant que la question brûlante de leur naturalisation soit posée. Une proposition de loi avait été déposée à ce sujet et discutée au Parlement libanais en juin.
C’était sans compter les vieux démons libanais : le premier, c’est la crainte que toute disposition visant les Palestiniens ne soit un premier pas pour leur installation définitive (avec la conséquence que l’on imagine sur le sujet explosif de la balance démographique entre musulmans et chrétiens.) Le second, c’est évidemment le souvenir des années de plomb de la guerre civile et la conviction ancrée chez certains chrétiens que la présence palestinienne au Liban (et les excès du Fatahland) en fut l’élément déclencheur.
Résultat : la proposition de Walid Joumblatt fut repoussée par les partis chrétiens. Reprise à son compte par le gouvernement du sunnite Saad Hariri, elle a été renvoyé au mois d’août par le président du Parlement, le chiite Nabih Berr, le 15 juillet.
Il y a fort à parier qu’à cette date le sujet sera, une nouvelle fois, évacué. [1]