Après l’échec de Benyamin Nétanyahou à obtenir une majorité à l’issue des élections législatives, la question du futur gouvernement israélien se pose. Les Palestiniens semblent être sur des positions foncièrement différentes sur le sujet.
Ainsi, le président Mahmoud Abbas s’est prononcé contre un nouveau gouvernement palestinien conduit par Benyamin Nétanyahou. De l’autre côté, son chef de la diplomatie s’est dit prêt à dialoguer avec le futur Premier ministre israélien, quel qu’il soit.
« Notre position : contre Nétanyahou », a répondu Mahmoud Abbas, interrogé lors d’une visite à Oslo sur ses préférences concernant la direction du prochain cabinet israélien. Le Premier ministre israélien sortant est arrivé à égalité avec son rival Benny Gantz aux élections législatives qui se sont tenues en Israël et n’apparaît pas en mesure de former un cabinet, ouvrant ainsi la voie à des tractations douloureuses pour accoucher d’une coalition.
« Relancer les négociations »
Les propos de Mahmoud Abbas contrastent avec ceux, plus conciliants, du chef de la diplomatie palestinienne, Riyad al-Maliki, également présent dans la capitale norvégienne. « Quel que soit (le responsable) capable de former un gouvernement, nous sommes prêts à nous asseoir avec lui ou elle pour relancer les négociations », a déclaré Riyad al-Maliki à des journalistes.
« Lorsque les Israéliens se seront mis d’accord pour constituer un gouvernement, ils verront que nous sommes prêts à négocier sur les bases du droit international et des résolutions des Nations unies », a souligné Riyad al-Maliki. Le chef de la diplomatie palestinienne a par ailleurs réaffirmé l’attachement de l’Autorité palestinienne à une solution à deux États, israélien et palestinien, vivant côte à côte, une perspective menacée par les promesses de campagne de Benyamin Nétanyahou. Ce dernier avait en effet annoncé la semaine dernière son intention d’annexer les colonies juives de la vallée du Jourdain s’il était réélu.
S’il avait précisé que cette annexion ne comprendrait pas les villes palestiniennes, par exemple Jéricho, celles-ci seraient alors en réalité encerclées. L’ONU a mis en garde contre ce projet, qui « serait dévastateur pour la possibilité de relancer les négociations, la paix régionale et l’essence même d’une solution à deux États ». La visite de Mahmoud Abbas et de Riyad al-Maliki à Oslo intervient en amont d’une réunion la semaine prochaine à New York du groupe des donateurs pour la Palestine (AHLC), présidé par la Norvège.