L’Autorité palestinienne avait mené une vive campagne ces dernières semaines contre cet éventuel transfert de l’ambassade américaine à Jérusalem. Ils avaient dénoncé un acte qui serait lourd de conséquences. Menace à peine voilée de voir se déclencher une nouvelle Intifada. Mais depuis que la Maison Blanche a déclaré en être seulement aux prémices des discussions sur le sujet, les dirigeants palestiniens ont revu leur position.
Et offrent une main tendue à la nouvelle administration américaine. Après avoir chaudement salué l’investiture de Donald Trump, Mahmoud Abbas, le président de l’Autorité palestinienne, a reçu ce mardi le consul général américain à Ramallah. Une rencontre pour réaffirmer sa volonté de travailler en étroite relation avec les Américains. Et fait étonnant : officiellement le déménagement de l’ambassade n’aurait même pas été évoqué lors de cet entretien
Une communication verrouillée ou de rares éléments de langage très soignés. Tout semble être fait pour ne pas froisser l’imprévisible administration Trump.
« L’Autorité palestinienne est trop prudente », confie un homme politique palestinien sous couvert d’anonymat, avant de regretter : « Les dirigeants sont aussi un peu "vieille école" et adeptes de la politique du "attendons de voir" alors qu’il y a urgence. »
Constructions de logements : Israël se lâche
Une analyse confirmée par un conseiller du président Mahmoud Abbas : « Oui. » « Nous attendons, nous n’irons pas aussi vite que les Israéliens qui ont cru que Donald Trump leur donnerait une carte blanche. Ils découvriront qu’ils se sont peut-être trompés. »
Car de leur côté, les Israéliens accélèrent leur politique de colonisation. Depuis l’investiture du président américain, les annonces de la construction de nouveaux logements israéliens dans les Territoires palestiniens se sont enchaînées : près de 700 logements en tout à Jérusalem-Est (dont la signature de l’accord final avait été reportée au lendemain du 20 janvier) ; et le feu vert donné par Benjamin Netanyahu pour construire 2500 logements en Cisjordanie occupée.
L’occasion pour les Palestiniens d’agiter à nouveau le chiffon rouge. Et de prévenir que la colonisation est un obstacle à la paix. La Maison Blanche a quant à elle refusé de commenter ces annonces, alors que dans le passé, l’administration Obama condamnait systématiquement l’expansion de la colonisation. Ce sera peut-être l’occasion pour l’Autorité palestinienne de changer une nouvelle fois son fusil d’épaule.