Le PSR, Centre Palestinien de Recherche et d’Enquêtes , a interrogé 1 270 Palestiniens à Jérusalem, en Cisjordanie et à Gaza. Les enquêteurs ont voulu savoir ce qu’ils pensaient des grands sujets d’actualité. Depuis le mois d’octobre, une vague d’attaques notamment au couteau menés par des Palestiniens a fait plus de 150 morts dont 28 Israéliens. Le soutien à ces actions non-concertées est en baisse avec à peine plus d’un Palestinien sur deux qui voient d’un œil favorable ces attaques. Le chiffre tombe même à 36% en Cisjordanie d’où viennent les assaillants.
C’est donc un changement notable dans l’opinion qui, jusqu’à la dernière enquête, il y a trois mois, était majoritairement pour ce mode d’action. Conséquence directe ou indirecte, les Palestiniens se disant en faveur du Hamas est en légère baisse avec 31% contre 33% il y a trois mois. Le mouvement islamiste qui soutien l’idée d’une troisième intifada perd du terrain contre le Fatah du président Mahmoud Abbas dont 35% des électeurs disent soutenir le parti.
Une opinion palestinienne de plus en plus déçue
La société se partage entre les deux grands partis palestiniens. Mais finalement, la différence entre la Cisjordanie et Gaza n’est pas si grande. En fait, chaque mouvement a ses fidèles dans les deux entités palestiniennes mais peine à séduire au delà de sa base. Par contre, les déçus sont de plus en plus nombreux. Ils sont par exemple 65% à prôner la démission de l’actuel président de l’Autorité Palestinienne qui souffre d’un vrai manque de crédibilité. Les critiques viennent autant de Cisjordanie que de Gaza mais il faut noter que les jeunes, ceux que l’on appelle la génération Oslo, nés après l’accord signé en 1993, sont les plus désabusés et les plus pessimistes sur la situation.
L’initiative française pour relancer le processus de paix plutôt bien perçue
Les enquêtes ont été réalisées au moment où se tenait à Paris la réunion pour relancer le processus de paix israélo-palestinien. Plus de 50% des Palestiniens soutiennent l’initiative française qui a réuni le 3 juin dernier une trentaine de pays à Paris pour tenter de relancer les discussions de paix au Proche-Orient. Ils sont même 56% dans la bande de Gaza à soutenir ce processus alors que c’est précisément à Gaza que la vie quotidienne est la plus difficile.
Un paradoxe qui montre bien que ce sont les Gazouis qui souhaitent le plus un changement. Mais quand on leur demande s’ils pensent si cette initiative peut réussir : seules 29% des personnes interrogées disent croire à une chance de succès contre 59% qui prédisent un échec. Echaudées par les espoirs diplomatiques de ces dernières années, les Palestiniens sont prudents surtout en Cisjordanie où ils ont vu le nombre de colons multiplier par trois en moins de 20 ans, depuis précisément l’accord d’Oslo.