Cette influence était l’un des principaux problèmes de la politique palestinienne jusqu’au départ de l’OLP de Beyrouth et son retour plus tard dans les territoires palestiniens. Depuis lors l’influence régionale avait faibli au profit de l’influence grandissante de l’opinion publique palestinienne sur la politique des différents groupes.
L’ élection du Hamas avec son agenda régional et islamique a ouvert la porte à l’influence de pays comme la Syrie et l’ Iran. Ce développement va à son tour amener probablement d’autres groupes, surtout le Fatah, à se rapprocher de pays rivaux comme l’ Egypte, l’Arabie saoudite et leur allié, les Etats-Unis. En d’autres termes, des forces concurrentes, arabes, régionales et internationales ont fait leur rentrée dans la politique palestinienne.
La forte augmentation de l’implication rhétorique de l’Iran dans la cause palestinienne mais aussi son soutien financier au Hamas et à son gouvernement, est la preuve de ce nouveau développement dangereux. La Syrie, qui subit de plus en plus la pression américaine, a trouvé dans sa relation avec le Hamas et son influence sur lui une nouvelle carte à jouer, en plus de l’Irak et du Liban, pour arriver à se soustraire à cette pression.
L’influence grandissante de la direction du Hamas en exil, basée en Syrie et financièrement soutenue par l’Iran, a également rendu la scène politique palestinienne plus compliquée et a contribué à l’impasse dans le dialogue interne. Il est à la fois ironique et intéressant que la seule réponse à l’initiative du président Mahmoud Abbas d’appeler à des élections anticipées soit venue de Damas, où les groupes d’opposition se sont rencontrés sous l’égide du Hamas. C’est seulement après que le Premier ministre Ismail Haniyeh a rejeté l’initiative d’Abbas. Il est aussi intéressant de noter que le vice-Premier ministre a réagi plus modérément à cette initiative.
De façon générale, l’agenda régional, qui a une influence partielle sur les positions politiques du Hamas, a contribué à l’intensification des tensions et des confrontations entre le Hamas et le Fateh.
La conclusion désolante c’est que la cause et la politique palestiniennes se sont trouvé piégées dans la polarisation régionale et internationale. Cela s’est fait aux dépens d’un agenda authentiquement palestinien et en contradiction avec le désir et l’intérêt des Palestiniens.
L’idée d’élections anticipées, quels qu’en soient les motifs, pourrait aider à rappeler les priorités du public à l’attention des politiques palestiniens et des partis politiques -religieux ou nationaux- et à réduire par conséquence l’ influence de forces étrangères, régionales et internationales, en faveur des priorités du peuple.
Mais les puissances internationales ont aussi des leçons à tirer. Cette nouvelle situation politique compliquée est un autre exemple de l’interaction des différents conflits de la région. Les centres du pouvoir à Washington commencent finalement à le comprendre et cela a été exprimé par des responsables américains dans le rapport Baker-Hamilton, qui encourage l’ administration américaine à traiter plus sérieusement le conflit israélo-palestinien afin de neutraliser le processus de radicalisation en cours dans le monde arabe.