Les médias israéliens rapportent que des heurts violents ont éclaté entre la police et les manifestants lorsque ceux-ci ont essayé de dépasser les lignes de la police et de défiler de Habima Square à Rabin Square. Des fenêtres ont aussi été brisées, et un groupe de personnes se serait barricadé dans une banque. Les manifestants ont aussi bloqué la circulation sur une grande voie de Tel Aviv.
La manifestation de masse de samedi a eu lieu le lendemain de l’arrestation par la police de 12 militants dans un autre rassemblement, pendant lequel les manifestants essayaient de rétablir un camp de tentes sur le boulevard Rotschild, une avenue huppée de la capitale, qui avait été le théâtre d’un campement de masse de militants pour la justice sociale il y a juste un an.
Parmi les personnes arrêtées figure la femme à l’origine des manifestations de masse de l’an dernier, de même que l’acteur Tomer Sharon. Une vidéo en ligne montre la police essayant de s’emparer de Leef alors qu’elle est au sol, et que la foule scande “Libérez Dafni !“ [2]
Leef est ensuite apparue à la télévision avec un bras lourdement bandé et elle a dit que son altercation avec la police s’est conclue par une côte cassée.
L’opposition a réagi aux arrestations de vendredi en accusant le gouvernement d’employer des mesures répressives pour empêcher une répétition des protestations pour la justice sociale qui s’étaient prolongées l’an dernier.
“La police israélienne se conduit comme elle le ferait dans un état policier, et non dans un état démocratique“ a répondu Zehava Gal-On, le dirigeant du parti social-libéral Meretz, à une question du Jerusalem Post. “Elle est devenue un instrument de répression du gouvernement contre tous les groupes qui protestent contre lui. Nous avons vu boulevard Rotschild comment la police sert le gouvernement et non la loi“.
La dirigeante du parti travailliste, Shelly Yechimovich, n’a pas non plus mâché ses mots.
“Malgré l’assurance que le ministre de la sécurité publique [Yitshak] m’a clairement donnée à la Knesset qu’il n’y avait pas d’instruction du sommet pour prendre de sévères mesures contre les protestataires, il apparaît que le gouvernement et ses branches opérationnelles ont décidé de ne pas autoriser l’existence de protestations démocratiques cet été“, a-t-elle noté.
A la suite des troubles du week-end, Amnesty International a accusé la police israélienne d’user de “violence grave“ qui est allée bien au-delà d’un “usage raisonnable de la force“ pour réprimer la liberté de parole et de rassemblement. L’organisation des droits humains a envoyé une lettre à Yitzhak Ahoronovitch exigeant qu’il formule des instructions à l’intention de la police de façon à garantir le respect des droits humains des manifestants.
Avec d’autres militants, Dafni Leef, a lancé l’été dernier une série de manifestations de sit-in, qui a mobilisé des centaines de milliers de personne. Celles-ci ont établi des villes de camps de tentes à travers tout le pays pour protester contre l’injustice sociale, et en particulier, contre l’augmentation des prix de l’immobilier et le démantèlement des services publics. Ils appelaient aussi à une réforme du système de taxation et au rétablissement d’un état social.
Le gouvernement de Benjamin Netanyahu avait promis que son gouvernement soutiendrait certaines des demandes des manifestants. Cependant les manifestations ont continué et et les autorités ont démantelé les cités de tentes à Tel Aviv en octobre.