Un rapport des « Physicians for Human Rights-Israel » [1] paru aujourd’hui montre les procédures que doivent suivre les Palestiniens afin d’avoir la permission de traverser le point de passage de Rafah et les cas où le droit de sortir leur est refusé.
La crise récente à la frontière provoquée par la décision d’Israël de fermer ce passage, et la situation qui s’en est suivie a fait les gros titres des journaux. Néanmoins, la réalité régulière de cette situation est sinistre.
A cause des nombreuses restrictions que les personnes voulant sortir doivent subir, que ce soit pour des raisons de sécurité, des limitations d’âge ou parce qu’ils ont un morceau de métal dans leur corps- beaucoup de personnes doivent coordonner leur passage par avance.
Beaucoup de personnes sont refoulées au point de passage. Elles se tournent donc vers le DCO [2] du point de passage d’Erez pour obtenir un permis puis retournent à Rafah.
Mais il arrive qu’on leur refuse la sortie étant donné que le contrôle de sécurité n’est pas complet à Erez mais seulement au point de passage. Les hommes de moins de 35 ans, même des patients qui quittent Gaza pour se faire soigner, se font refouler au point de passage. Le fait qu’une personne veuille partir pour obtenir un traitement médical non disponible à Gaza ne garantit pas que cette personne aura le droit de sortir. Celles qui ont un morceau de métal dans leur corps (par exemple une plaque de métal) ne peuvent pas sortir par le point de passage de Rafah. Dans ces cas, les patients ont besoin d’une autorisation spéciale.
Les « Physicians for Human Rights-Israel » ont appris que le Comité Civil Palestinien recommande que ces personnes se fassent opérer afin de retirer tout métal qui se trouve dans leur corps avant d’essayer de quitter Gaza. Ils pourront ensuite les faire remettre, si nécessaire, à leur retour. Le cas d’une personne qui a fait cela se trouve dans le rapport.
Le rapport parle aussi des cas de refus total -quand une personne ou un groupe important de personnes, ou toute une population, ne peuvent pas traverser le point de passage. Depuis le 11 août 2004 (date à laquelle la recherche pour ce rapport a été achevé), même les patients qui ont un accord d’Erez n’ont pas réussi à passer par le point de passage et attendent toujours à cet endroit.
Une de ces personnes est un docteur qui a une plaque de métal dans la jambe. Lors de sa dernière tentative pour traverser, la sortie lui a été refusée malgré le fait qu’il avait obtenu auparavant l’accord d’Erez, sous prétexte qu’une autorisation validée à Erez n’est pas valable à Rafah !
Le rapport de 6 pages se termine par des recommandations et des demandes. Les « Physicians for Human Rights-Israel » demandent que toutes les formes de punition collective se terminent immédiatement.
L’association demande aussi qu’Israël permette le passage des infirmes et des équipes médicales pour les soins médicaux et la formation de manière rapide et sans restreinte étant donné que la frontière de Rafah est le seul lieu de sortie vers le monde extérieur pour les habitants palestiniens de Gaza. Le système de santé à Gaza ne peut pas survivre sans contact avec le monde extérieur.