- Des partisans du responsable palestinien Mohammed Dahlan manifestent à Gaza, le 18 décembre 2014. AFP / Mohammed Abed
Est-ce le retour en grâce de l’ancien favori du président palestinien Mahmoud Abbas ? Dans un long monologue, le président du tribunal annonce que les charges contre Mohammed Dahlan sont jugées irrecevables, car le règlement du Parlement palestinien n’a pas été respecté. Le député qui risquait jusqu’à quatre ans de prison pour le détournement de 15 millions d’euros ne peut pas être poursuivi.
« C’est évidemment une grande victoire pour la défense, se félicite maître Sévag Torossian, l’avocat français de l’ancien homme fort de Gaza, mais aussi pour l’avenir politique de la Palestine. Je m’incline devant le courage des juges qui viennent par une décision historique de marquer l’indépendance de la justice vis-à-vis du pouvoir exécutif. »
Condamné une première fois pour diffamation, Mohammed Dahlan pourrait redevenir un successeur potentiel à l’actuel président palestinien. Encore faut-il faire annuler la première décision, confie Salameh Halaseh, l’avocat palestinien du responsable en exil : « Nous allons nous servir de cette décision pour faire valoir le droit dans d’autres procès. Nous allons revenir vers la justice pour la première condamnation à deux ans de prison de monsieur Dahlan. Les juges devront là aussi nous donner raison. »
Ecarté en 2011 du Fatah, le parti du président Abbas, Mohammed Dahlan compte de nombreux soutiens en Cisjordanie et à Gaza. Une manifestation avait été organisée dans l’enclave palestinienne contre l’ouverture de son procès en décembre dernier.