Israël ne l’a jamais reconnu mais c’est un secret de polichinelle : ce sont ses avions qui ont réduit en miettes une mystérieuse installation nucléaire syrienne le 6 septembre 2007 à Al Kibar.
Cinq ans plus tard, le magazine américain New Yorker publie des détails sur cette opération et sur sa préparation.
On y apprend que c’est en entrant par effraction dans la maison d’un officiel syrien installé à Vienne que les agents du Mossad israélien ont découvert des clichés d’un réacteur nucléaire ressemblant à celui de Yongbyon en Corée du Nord.
Informé, le gouvernement israélien (à l’époque dirigé par Ehud Olmert) se tourne vers l’administration américaine qui estime ne pas disposer d’assez de preuve pour lancer une attaque préventive sur le réacteur d’Al Kibar. L’État hébreu choisit alors d’agir seul.
Dans la nuit du 5 au 6 septembre 2007, quatre F-15 et quatre F16 décollent de leur base israélienne et utilisent des systèmes de brouillage radar pour échapper à la défense anti-aérienne syrienne. Toujours selon le récit du New Yorker, 17 tonnes de bombes sont larguées sur le site d’Al Kibar.
L’opération est comparable à celle du mois de juin 1981, qui vit l’aviation israélienne détruire le réacteur irakien Osirak.
En ces temps de tension autour du programme nucléaire de l’Iran, ces deux épisodes sont souvent cités comme illustrations de la détermination d’Israël à agir seul, dès lors qu’il estime sa sécurité menacée par les progrès nucléaires de pays ennemis. Cela dit, la comparaison a des limites : en Irak en 1981 comme en Syrie en 2007, un seul raid a permis de rayer de la carte les installations nucléaires de ces deux pays. Impossible à réaliser en Iran où les sites nucléaires sont nombreux, dispersés et parfois dissimulés sous terre.