“Israël menace, le Giro s’exécute”, déplore Il Manifesto. En 2018, pour la première fois, la célèbre course cycliste Giro prendra son départ hors d’Europe, en Israël. Outre les appels au boycott des détracteurs de la politique israélienne, l’organisation du Tour d’Italie s’est aussi attiré les foudres du gouvernement israélien pour avoir désigné le point de départ par “Jérusalem-Ouest”. “Jérusalem est la capitale d’Israël, ont déclaré deux ministres dans un communiqué le 29 novembre. Il n’y a pas d’Est et d’Ouest.”
La ville de Jérusalem a été divisée en deux après la guerre d’indépendance de 1948, mais la partie arabe (Est, qui comprend la Vieille Ville) a été occupée par Israël à partir de la guerre de 1967. Le gouvernement construit régulièrement des logements à destination de la population juive dans cette partie de la ville, ainsi que des implantations qui ceinturent la ville. Il considère Jérusalem comme sa capitale, ce que la communauté internationale refuse de reconnaître.
Face à la menace du gouvernement israélien de retirer ses financements, RCS Sport, l’organisateur du Giro, a cédé et retiré la mention “Ouest” le 30 novembre. Ce faisant, estime Il Manifesto, “il dépasse même Donald Trump et se positionne en première ligne dans la reconnaissance de fait de la souveraineté exclusive d’Israël sur la Ville sainte”. Le président américain s’apprêterait en effet à déplacer son ambassade de Tel-Aviv à Jérusalem.
“Sans doute RCS Sport a-t-il pensé que ‘le sport ne fait pas de politique’, commente le quotidien communiste. Pire encore, RCS Sport a peut-être prononcé des banalités comme ‘le sport rapproche les peuples’. Mais sur cette terre, tout est politique. Le gouvernement Nétanyahou en fournit la preuve en utilisant le cyclisme de plus haut niveau pour lancer une opération internationale de relations publiques visant à célébrer Israël et le 70e anniversaire de sa fondation.” En titre, l’éditorial dénonce un “mauvais Tour pour la Palestine”.