Beyrouth - Un avocat palestinien, se faisant l’écho d’un sentiment populaire, a écrit un jour : « Il y a ceux qui croient que le groupe connu sous le nom de réfugiés palestiniens au Liban, cessera d’exister en quelques années ». Souheil Natour et Osama Hamdan représentants respectifs du Front Démocratique pour la Libération de la Palestine et du Hamas à Beyrouth, semblent être d’accord avec ce point de vue lors d’un discours qu’ils ont prononcé à l’Université Américaine de Beyrouth.
Ils disent que les Palestiniens vivant dans les camps de réfugiés au Liban sont confrontés à la marginalisation et à des inégalités insurmontables et sont engagés dans une guerre journalière de ‘basse intensité’ qui vise à les pousser vers l’émigration.
Natour a expliqué, en s’adressant à un groupe d’environ 100 étudiants qui portaient tous le fameux keffieh palestinien, la marginalisation des réfugiés et les multiples formes que celle-ci prenait.
« Il y a une dimension spatiale dans les camps délimités et une exclusion des institutions publiques de la vie sociale, des droits légaux et économiques mise en place par des lois et règles spécifiques et qui défient toute possibilité de survivre. »
Il dit aussi que la loi sur la propriété nationale symbolise une guerre économique plus large qui est conduite contre les communautés palestiniennes et qui vise à effacer leur présence au Liban alors que beaucoup de problèmes sociaux et économiques aujourd’hui au Liban sont injustement mis sur le dos de la présence palestinienne.
Les Palestiniens n’ont pas le droit d’être propriétaires, de travailler dans plus de 70 différents domaines professionnels, de recevoir des soins de santé adéquats, de se déplacer et de voyager librement. Ils n’ont pas la citoyenneté libanaise. La plupart d’entre eux vivent dans une pauvreté accablante dans des camps détruits par la guerre où la lutte pour le droit au retour semble être la seule lumière qui puisse éclairer un futur plutôt sombre.
D’un autre côté, Hamdan dit que les origines des problèmes des réfugiés sont enracinées dans la façon avec laquelle les gouvernements arabes ont traité le problème depuis 1948. « Alors qu’ils auraient dû traiter le problème sous un angle politique, ils l’ont considéré d’un point de vue strictement humanitaire ce qui a requis principalement de pourvoir...des tentes, de la nourriture et des vêtements ».
Alors qu’ils ont des droits de résidents en tant que réfugiés étrangers, les Palestiniens cherchent à obtenir des droits civils supplémentaires qui devraient être prochainement accordés selon la loi internationale.
« Plutôt qu’une apologie de la différence, ceci est une stratégie pour survivre dans une situation qui, sinon, serait désespérée » dit Natour.