Dans sa maison sur le bord de Jérusalem, Denise, la mère de Salah Hamouri, raconte qu’elle a prévu une petite réception pour la libération de son fils... mais qu’elle n’a encore rien acheté, par crainte d’un retournement de situation.
Arrêté par les autorités israéliennes il y a près d’un an et demi, Salah Hamouri, avocat et militant pour la cause palestinienne, a été placé dans le Neguev en détention administrative, un régime condamné par la communauté internationale car il exclut la défense de la procédure. Après plus d’un an, la mère de famille ne sait toujours pas officiellement ce qui est reproché à Salah Hamouri :
"La détention administrative, en fait, c’est : on ne sait pas. C’est un dossier secret, on ne nous a jamais rien dit dans les audiences. A chaque fois ils nous disaient que c’est quelqu’un qui peut représenter un danger pour l’Etat d’Israël : mais c’est une phrase qui veut tout et rien dire".
Assez donné à la cause palestinienne ?
Dans le salon, le portrait de Salah Hamouri est accroché à côté de Che Guevara. A 33 ans, il a déjà été arrêté quatre fois et a passé 9 ans en détention. Sa famille considère aujourd’hui qu’il a peut-être suffisamment donné à la cause palestinienne : "On espère que cette fois ce sera la dernière. Mais on est dans un pays sous occupation, on ne peut jamais savoir ce qu’il va se passer", déplore sa mère.
En France, Salah Hamouri a été fortement soutenu par l’Association France Palestine Solidarité et par le parti communiste. En décembre dernier, le président français avait demandé sa libération au Premier ministre israélien. En France, il a une femme et un petit garçon. Avant son arrestation, il avait passé le diplôme d’avocat... mais n’a pas eu le temps de prêter serment.