Au contraire, elle représentait bien l’escalade de violence graduelle et importante que l’on observe depuis le retrait unilatéral de la bande de Gaza et le siège qui s’en est suivi, imposé aux Gazaouis.
Alors que comme d’habitude les deux côtés se renvoient la responsabilité, c’est à la porte d’Israël que se trouve le poids énorme de la responsabilité. La violence israélienne, pas seulement dans la bande de Gaza mais en Cisjordanie aussi, a augmenté régulièrement. Les assassinats et les arrestations qui se terminent souvent en meurtres, souvent de civils, s’intensifient et cela fait un mois qu’une campagne de tirs d’artillerie incessants empoisonne la vie des Gazaouis.
Cette violence se déroule en parallèle avec un siège mené par Israël qui a coupé Gaza du monde extérieur de façon quasi hermétique et fermé la porte à tous les espoirs que l’on pouvait avoir que la une vie et les moyens de subsistance seraient meilleurs après le retrait.
Au contraire, d’après toutes les agences internationales compétentes, particulièrement la Banque mondiale, le siège a entraîné une détérioration très forte de la situation économique et en conséquence la pauvreté et le chômage ont considérablement augmenté. De plus le siège est imposé en contravention directe des accords bilatéraux qui cherchaient justement à éviter une telle éventualité.
Israël voulait avoir son gâteau et pouvoir le manger. Depuis l’époque de l’ancien Premier ministre Ehud Barak, Israël n’a jamais voulu continuer à mettre en pratique le processus de paix et Israël n’a pas montré depuis le moindre intérêt pour des négociations bilatérales sur la base de la légalité internationale.
A la place les gouvernements israéliens successifs ont appliqué une stratégie unilatérale, pour réaliser les intérêts israéliens sans tenir compte de la légalité internationale et certainement pas de la partie palestinienne. Dans le même temps , Israël attendait de l’autre côté qu’il se plie aux règles d’un jeu créé par le processus de paix.
C’est cette position israélienne -s’éloigner du processus bilatéral et de ses accords légaux- et l’attitude qui en découle, qui encouragent, et aux yeux de nombreux Palestiniens justifient, l’activité militaire des Palestiniens.
Mais on peut aussi observer ces développements à la lumière de la situation palestinienne interne.
Il existe deux motifs possibles à la reprise par le Hamas de son implication dans des activités militaires contre Israël. La première, c’est que la retenue dont fait preuve le Hamas face aux attaques israéliennes incessantes a eu un effet négatif sur sa position publique solide.
La position relativement modérée du Hamas qu’a entraîné la responsabilité d’avoir à former un gouvernement, a créé un vide qu’ont rempli d’autres éléments extrémistes de la société palestinienne, qui tentent de répondre au désir du public que les attaques israéliennes incessantes et le siège soient vengés.
L’autre motif possible est la volonté d’échapper aux responsabilités gouvernementales. Le Hamas, qui a gagné les élections législatives, n’a pas su remplir ses obligations de gouvernant. Le groupe est incapable de l’admettre ou d’aller vers un gouvernement alternatif tel qu’une coalition gouvernementale, parce que cela impliquerait que le mouvement a échoué.
Récemment, de nombreuses personnalités politiques et des analystes ont prévenu que la continuation de ce vide politique encouragerait inévitablement la violence et l’augmenterait . Dans ce contexte nous devons tirer des leçons des occasions ratées du passé récent. La période post-électorale en Palestine et en Israël a été l’occasion que les initiatives d’une tierce partie relancent le processus politique, comme dans la période où le Président Mahmoud Abbas a succédé au défunt Yasser Arafat.
Dans les deux cas la communauté internationale n’a pas su saisir l’opportunité. Ceci a encouragé d’autres éléments, israéliens comme palestiniens, a tenté de remplir ce vide par des initiatives alternatives et des programmes tels que ceux qui sont responsables de la détérioration actuelle.
Il faudrait une initiative audacieuse de la part d’une tierce partie en direction d’ une politique basée sur le droit international plutôt que sur l’équilibre du pouvoir et l’usage de la force pour ramener l’espoir d’une solution civilisée et non-violente pour sortir de la situation actuelle.