La Plateforme44 des ONG pour la Palestine [1] a accueilli René Backmann, collaborateur à Médiapart, auteur ou contributeur de livres sur la Palestine le 20 janvier 2016, à Nantes. Une "carte blanche" sur un sujet large "Dans un Moyen Orient dévasté, quel horizon pour la Palestine ?"
En illustrant de faits du quotidien, essentiellement en Israël et en Palestine, c’est un tableau des rapports Israël-Palestine et de leur évolution que René Backmann présente dans cette soirée qui rassemble 85 personnes.
Le Mur, les événements actuels, la démission de la France et de l’UE, l’importance du BDS, la vitalité de la société palestinienne, la question des réfugiés, autant de questions abordées. Une « carte blanche » par un observateur engagé.
Pour nous : s’informer pour comprendre et pour agir !
Nous remercions René Backmann pour son expertise d’un observateur engagé
Compte-rendu partiel et subjectif
La Plateforme44 des ONG pour la Palestine a accueilli René Backmann
le 20 janvier 2016 pour une « carte blanche »
Dans un Moyen Orient dévasté, quel horizon pour la Palestine ?
Par une description de faits du quotidien significatifs des évolutions en cours au Moyen-Orient, essentiellement bien sûr en Israël et en Palestine, c’est un tableau des rapports Israël-Palestine et de leur évolution que René Backmann présente à 85 personnes.
A mettre en valeur parmi toutes les informations apportées ou en réponse aux questions posées.
– Devant l’absence d’issue à court et moyen terme au conflit, des Palestiniens expriment leur désespoir par des actes violents. L’élargissement du droit de port d’armes donné aux Israéliens est devenu pour certains, droit de tuer, encouragées par des autorités, alors que des responsables militaires alertent sur les impasses de telles dérives.
– Le Mur est quasiment achevé, outil d’annexion des terres palestiniennes, mais aussi outil d’oppression au quotidien des Palestiniens qui n’existent plus pour les Israéliens.
– L’horizon paraîtrait bien sombre si la société palestinienne ne faisait pas preuve d’une force qui en fait sa particularité au Moyen-Orient : des partis politiques actifs, des associations, notamment de femmes capables de contrer des dirigeants dans l’incapacité de définir un projet commun pour leur pays. Cette vitalité de la société palestinienne qui fait peur aux pays arabes qui en craignent un mimétisme.
– Le constat amer des compromissions de nos dirigeants français actuels envers les autorités israéliennes. Un constat finement expliqué. L’absence de toute volonté politique ferme de pressions de l’UE alors que les Rapports des chefs de Mission sont clairvoyants.
– le poids des médias français grand public qui masquent la situation : faire très court à la télé, poids des milieux d’affaires dans la presse qui n’aiment pas les questions conflictuelles.
– le rappel des échecs de la politique américaine qui a privilégié la négociation sur l’Iran, tandis que l’absence totale de volonté politique de tous les dirigeants israéliens à concéder quoique ce soit est masquée par des campagnes de presse très habiles.
– La colonisation se poursuit, la violence et la guerre ( Gaza) récurrente, le statu quo est installé depuis 20 ans, les perspectives d’un Etat palestinien s’éloignent. Une société israélienne de plus en plus inégalitaire, radicale, religieuse, voire messianique, voire raciste étouffe toute remise en question interne en Israël.
– Après un tel tableau, relever l’importance du mouvement BDS, inégalement déployé en Europe et aux Etats-Unis, fortement réprimé en France. Cette décision de la société civile, née en Palestine, est prise très au sérieux par les autorités israéliennes, par le discrédit qu’elle provoque.
Acteurs du mouvement de solidarité avec le peuple palestinien, cette initiative BDS nous oblige.
85 personnes présentes à cette « carte blanche » parfois décoiffante ! En effet, des interventions de participants ont souligné les prises de position très claires de responsables politiques du département.
Pour nous : s’informer pour comprendre, pour agir !