Si les rues de Rantis sont, en temps normal, désertes pendant la journée, il y règne en ce moment une animation inhabituelle. Car 90 % des hommes de ce petit village palestinien travaillent en Israël et sont en congés en raison du « bouclage » de la Cisjordanie.
Assis sur le seuil de sa maison, Salah Khateb goûte avec amertume à ce repos forcé d’onze jours. « Je fais une pause et je m’occupe de mes affaires mais, nous, les Palestiniens, nous ne sommes pas payés pendant ces congés, contrairement à nos collègues Israéliens. Et ça, c’est injuste », dit-il. Le maçon a calculé le manque à gagner : l’équivalent de 900 euros.
« On ne nous demande pas notre avis »
Pour Mohammed Khateb, qui travaille avec son père de l’autre côté du mur de séparation, c’est l’incompréhension. « On ne nous demande pas notre avis. On doit rester à la maison sans être payé et on n’a pas le choix », s’insurge-t-il.
En attendant, Salah a décidé de s’occuper. « Je vais commencer la cueillette des olives et je vais faire des travaux dans la maison. En fait, c’est un congé sans repos », plaisante-t-il.
Ces « congés forcés », qui impactent 70 000 travailleurs palestiniens employés en Israël, prendront fin le dimanche 15 octobre 2017 - soit quatre jours après la fin de la fête juive de Soukkot -, avec la réouverture des accès à Israël aux Palestiniens.