Depuis jeudi dernier, des bulldozers kakis défoncent les routes interdisant l’acheminement des secours et ensevelissent des civils sous les décombres de leur maison. Des dizaines sont ainsi méthodiquement détruites s’ajoutant au 3 595 maisons palestiniennes rasées durant les quatre dernières années d’Intifada. La soldatesque israélienne attaque aussi les enfants des écoles...
Yasser Arafat, président de l’Autorité palestinienne, élu sous contrôle international faut-il encore le rappeler, dénonce « crimes de guerres » et « purification ethnique ». Le vieux chef palestinien lance un appel désespéré à la communauté internationale, au Nations unies, au Conseil de sécurité et aux Quartet pour qu’ils fassent cesser cette folie meurtrière.
De son côté Tel-Aviv accuse l’UNRWA - l’Agence de l’ONU pour l’aide aux réfugiés palestiniens - d’avoir transporté des roquettes palestiniennes dans ses ambulances. Et l’ambassadeur israélien aux Nations unies n’y va pas par quatre chemins accusant l’ONU « d’être impliquée dans des activités terroristes. » Rien de moins.
Selon le vieil adage "plus c’est gros plus ça passe" les autorités israéliennes renouent avec leurs vieux démons qui consistent régulièrement et de manière récurrente à attaquer l’ONU pour justifier leurs tribulations guerrières et surtout pour justifier leur non respect historique du droit international. Des centaines de résolutions et de déclarations de l’Organisation mondiale condamnant Tel-Aviv n’ont jamais été respectées et mises en application.
Une des dernières en date qui prolonge la condamnation sans appel du mur israélien par la Cour internationale de Justice (CIJ) est purement et simplement foulée aux pieds, puisque Tel-Aviv, non seulement, poursuit et accélère la construction de cet édifice militaire, mais il en amplifie le tracé déchirant délibérément le tissu humain, urbain et économique palestinien.
Mais pour l’heure, en mettant en cause les ambulances de l’UNWRA - vieille lune de l’armée israélienne - Tel-Aviv cherche surtout à détourner l’attention internationale de ses vrais objectifs stratégiques visant à constituer des glacis et autres zones tampon autour de ses colonies de peuplement. Sur le fond, Peter Hansen, directeur de l’UNWRA, fait savoir que les analyses effectuées ont permis de conclure que l’objet incriminé par les services israéliens était un brancard d’ambulance et non une roquette Kassam, comme affirmé et répété par les porte-parole de Tel-Aviv. Peter Hansen exige, désormais des excuses de la part des autorités israéliennes.
Quoiqu’il en soit, cette criminalisation de l’ONU par Tel-Aviv n’est pas une première. En vertu de la bonne vieille technique selon laquelle la meilleure défense c’est l’attaque, Israël s’autorise, une fois de plus, à violer la législation internationale. Membre d’une organisation dont il n’a jamais respecté les décisions, Israël illustre à l’envie le constat selon lequel tous les Etats-membres de l’ONU sont égaux, mais certains sont plus égaux que d’autres...