Soutien aux secteurs les plus éprouvés de la bande de Gaza :
« OPERATION SOURIRE » phase 4 extraits du rapport rédigé par les femmes concernées
L’état de la jeunesse palestinienne s’est grandement détériorée. « l’Office Central Palestinien de la Statistique » (PCBS) estime à 65% les familles palestiniennes qui font état de la violence exercée contre leurs enfants (soit les 2/3 des familles). Pour plus de la moitié d’entre elles la situation actuelle qui leur est faite est à l’origine de ce climat de violence. Entre septembre 2000 et mars 2007, 902 jeunes ont péri martyrs ; soit 19,2% du total des martyrs : un jeune sur cinq. 369 en Cisjordanie, 531 dans la Bande de Gaza et 2 sur les territoires occupés en 1948.
Le PCBS estime à 40% les jeunes palestiniens qui vivent sous le seuil de pauvreté, ils représentent 56% de la totalité des palestiniens vivant sous le seuil de pauvreté. Par ailleurs sur les 2.100.000 jeunes âgés de 10 à 17 ans, 5% d’entr’eux sont répertoriés comme travailleurs soit près de 100.000.
Face à ces quelques données statistiques, les Centres de rééducation font grandement défaut. Or la jeunesse a un très grand besoin de soutien psychologique, économique et social.
Afin de soulager les effets de cette situation extrême qui affecte la jeunesse palestinienne, le PARC, en coopération et avec le soutien du « Comité Palestine 33 », lui même assisté du « comité Palestine 13 » et du « Comité Palestine 47 » , a mis en œuvre pour la 4ème année consécutive un « soutien aux secteurs les plus éprouvés de la Bande de Gaza » dans le cadre de son « Opération Sourire - phase 4 ». l’intention de fond reste la même que les années précédentes : Réduire autant que faire se peut les dégâts psychologiques produits sur la jeunesse et la femme rurale, par les attaques des Forces Israéliennes d’occupation.
« Opération sourire – 4 » s’est déroulée du 1er avril au 31 août 2007.
Elle a été orientée dans deux directions : Un volet « Formation » qui s’est adressé aux femmes. En coordination avec le PMRC (Comité Palestinien d’Entraide de la Santé), le RWD (l’Association pour le Développement de la Femme Rurale) et le SLD (l’Association gérant les petits prêts pour des activités féminines rémunératrices), le PARC a retenu 125 femmes, mères de certains des 500 jeunes ayant participé cette année. Elles ont reçu une formation dans le domaine de l’affectif. Les aspects les plus étudiés ont porté sur les désordres et les déséquilibres psychologiques qui frappent la jeunesse, la peur et l’anxiété qui l’habitent en permanence, les traitements et les soins qu’il est possible d’apporter à des jeunes en crise, la façon de soulager les peurs, la manière de juguler les traumatismes…
Par ailleurs, parmi les responsables du RWD , 75 d’entre elles ont été cooptées pour suivre une formation spécifique portant sur les méthodes adaptées aux comportements des jeunes et leur vulgarisation, concernant tout le secteur émotionnel (la maîtrise de soi et de ses émotions) et les exercices à réaliser lors des camps d’été. A la fin de cette formation 26 femmes sur 75 ont été jugées aptes à être « accompagnatrices pour les camps d’été » et ont été opérationnelles pendant toute la durée de l’opération.
Le 2ème volet a consisté à organiser des camps d’été avec 500 enfants appartenant aux familles les plus déshéritées des zones les plus exposées de la Bande de Gaza : KHERBET AL ADDAS localité à l’est de Rafah, AL QARARA localité au Nord Est de Khan Younis, AL SAWARHA localité située au milieu de la Bande de Gaza, AL ZEITOUN quartier sud-ouest de Gaza Ville et BEIT HANOUN au nord-est de la Bande de Gaza. Les responsables des « centres de développement de la femme rurale » de ces localités ont sélectionné ces enfants pour participer aux camps d’été. Les activités les plus pratiquées ont été la préparation et la réalisation des visites de productions maraîchères et d’ ateliers et la rencontre avec ces professionnels, leur signifiant ainsi leur insertion dans la société ; les petits entretiens/débats sur la santé et les soins primaires ; les divertissements dans des espaces aménagés des parcs d’attractions et des zoos ; l’animation des espaces de jeux éducatifs et récréatifs installés pour le long terme dans les locaux des 5 « centres de développement de la femme rurale » ; la fabrication et l’exposition des objets réalisés par les jeunes dans les différents ateliers ; les jeux de plein air, les imitateurs, les compteurs et les marionnettistes …et l’organisation d’une cérémonie de clôture où ont été reprises toutes les activités des camps d’été .
Les effets de cette « opérations sourire » ont été immédiats :
un soulagement manifeste des jeunes soumis aux différentes formes de stress psychologiques.
Ces 500 qui ont été invités à mettre en valeur leurs propres talents y ont trouvé l’estime de « soi » la confiance en soi et le fait de se sentir à l’aise dans sa peau.
Ils y ont trouvé leur intégration à la vie sociale grâce à leurs contacts entre eux et avec les adultes qui les ont accompagnés .
Les retombées positives déjà observables du comportement de ces 125 mères à l’égard de leurs enfants.
Recommandations pour la suite :
Renouveler l’Opération Sourire au vu de toute l’importance que revêt cette initiative tant auprès des jeunes que des mères.
Prévoir la formation d’un plus grand nombre de mères (125 cette fois-ci)
Prévoir une formation spécialisée plus consistante pour les futures accompagnatrices.
Augmenter le budget « espaces jeux et récréatifs ».
Donner suite aux nouvelles demandes des jeunes : création d’un groupe théâtral et d’une chorale dont les participants décideraient eux-mêmes du choix de leur programme.
Cibler de nouveaux sites sur les Bande de Gaza pour que le maximum de jeunes puissent en profiter.
Ainsi se termine l’extrait de ce rapport, auquel Palestine 33 se doit d’ajouter un complément d’information : Le coût de « l’opération » s’est élevé à 30.000 euros. « Palestine 13 » y a contribué pour 6.050 €, « Palestine 47 » pour 1.600 € et « Palestine 33 » pour 22.450.
La totalité de la somme est le produit exclusif de la solidarité : pas un sou de subvention !
Palestine 33 tient à la disposition de celles et ceux qui seraient intéressés, la totalité du rapport accompagné du détail de l’utilisation de l’argent et un film de 21 minutes.
Jacques Salles