7 octobre 2004
Les preuves s’amoncellent, pourtant certains continuent à les nier et croient encore au plan de Sharon de « se retirer » de Gaza. Sharon lui-même n’a jamais utilisé le mot « retrait » et pourtant il s’est répandu comme une traînée de poudre. Les médias internationaux l’ont inventé, les médias arabes l’ont repris et des responsables palestiniens semblent y avoir cru. L’ensemble des responsables arabes agissent maintenant comme si le « retrait » était au détour du chemin.
Tout ce que Sharon a jamais voulu c’est transformer Gaza en une énorme prison. Il cherche à encercler la Bande par des forces militaires de tous les côtés et à empêcher les habitants de communiquer avec le reste du monde par air, mer ou par terre. Sharon rêve d’une Gaza qu’il pourrait envahir et attaquer à volonté. Voilà son projet. Voilà l’alternative qu’il oppose à la feuille de route et tout l’assortiment des autres « plans de paix ».
Sharon fait des heures supplémentaires pour miner toute possibilité d’Etat palestinien indépendant. Il utilise le mur d ’apartheid pour annexer et judaïser 58% de la Cisjordanie. Ses méthodes sont simples. Il assène coup après coup militaire aux villes, villages et camps de Cisjordanie et Gaza. Sharon veut faire éclater l’unité et la lutte du peuple palestinien. Il veut compromettre l’avenir des Territoires Occupés, de Jérusalem à Gaza. Le plan de retrait est une tentative pour camoufler ses intentions véritables.
Sharon a annoncé à l’envie la mort de la feuille de route, en paroles et en actes. Mais rien de cela n’a pu dissuader les défaitistes dans nos rangs de poursuivre leurs tentatives constantes de faire entrer le plan de Sharon dans le cadre de cette feuille de route.
Les chars de Sharon sèment le chaos à Jabalya et Beit Lahia, tout comme ils l’ont fait à Rafah, Khan Younis et Beit Hanoun. Les faits sont là : Sharon fait à Gaza ce qu’il a fait à la Cisjordanie en 2002. Il réinstalle l’occupation, pas à pas, jusqu’à ce qu’il juge le moment propice à une réoccupation totale.
Contrairement à ce que certains disent, Sharon n’agit pas en représailles à des actes palestiniens. Il a une stratégie claire et il la justifie par tous les prétextes possibles. Son plan est appliqué quoi que fassent ou disent les Palestiniens.
A la dernière réunion du cabinet israélien, Sharon avait voulu rappeler les réservistes et lancer « l’opération Rampart 2 », dans le but de réoccuper entièrement Gaza. Comme on sait, ses ministres l’avaient convaincu de mener l’opération en plusieurs étapes.
A Rafah Israël démolit des maisons, rangée par rangée, depuis 2 ans. On compte aujourd’hui plus de 2000 maisons démolies. Ce sont là les mécanismes brutaux de l’épuration ethnique, qui visent à élargir le « couloir Philadelphie » jusqu’à 500 mètres et ainsi à couper tout lien entre Gaza et l’Egypte.
Malgré cela il y a des gens qui pensent encore participer à la future gestion de Gaza, à jouer les policiers dans cette vaste prison israélienne. Ce qui se passe à Gaza n’est pas un retrait ni les préparatifs d’un retrait. Ce n’est même pas un redéploiement. Ce qui se passe à Gaza c’est la réinstallation d’une occupation totale, de l’apartheid et de la discrimination raciale. C’est une tentative pour reconfigurer l’occupation et la rendre moins coûteuse pour Israël. C’est pourquoi Sharon veut faire partir les colons, les 7000. Celui laisse les mains libres pour agir avec la plus grande brutalité à Gaza.
Nous n’avons pas besoin de réagir à Sharon, ni à lui ni à ses idées. Nos avons besoin de boycotter Sharon. Nous devons rejeter ses plans complètement. Nous devons envoyer aux Arabes et au monde le message clair que nous rejetons les projets de Sharon et que nous avons l’intention de les combattre et de gagner. Nous devons exprimer une position palestinienne unifiée. Nous voulons que le gouvernement de Sharon soit boycotté et que des sanctions soient prises contre lui, car c’est un gouvernement qui a contrevenu à toutes les lois et toutes les normes.
Quant au dialogue palestinien, il doit se centrer sur la mise en commun de nos énergies, la coordination de nos méthodes de lutte -non sur le partage d’un gâteau qui n’existe que dans l’imagination de nos défaitistes.
L’occupation mène une guerre totale contre nous et nous devons y faire face dans l’unité et tenir bon.