"Si cela est nécessaire, nous sommes préparés à l’éventualité de passer à l’action" dans le territoire évacué par Israël en 2005, a affirmé le général Gabi Ashkhenazi sur les ondes de la radio militaire.
Le ministre israélien de la Défense Ehoud Barak a déclaré à plusieurs reprises que le moment d’une opération terrestre étendue de la Bande de Gaza par Israël approchait. Mardi, il avait néanmoins affirmé qu’une telle offensive, qui entraînerait sans doute de lourdes pertes civiles et militaires, n’était pas encore à l’ordre du jour.
"En attendant, je pense qu’il est de notre devoir de recourir à toutes les autres méthodes et d’agir chaque jour et chaque nuit pour assurer la sécurité", a complété le général Ashkhenazi. Il a précisé que ses troupes allaient continuer à mener des frappes aériennes ou de brèves incursions dans la Bande de Gaza afin de lutter contre les tirs de roquettes des militants palestiniens.
Mercredi, des chars israéliens ont mené une nouvelle opération de ce type en tirant contre un groupe d’activistes du Hamas près de Beit Lahiya, dans le nord du territoire palestinien, selon des médecins et des habitants. Deux Palestiniens ont été tués et quatre ont été blessés, dont un sérieusement, ont rapporté les médecins.
L’armée israélienne a confirmé cette frappe, assurant que les Palestiniens préparaient des tirs de roquette contre l’Etat hébreu. Cette attaque porte à trente le nombre de Palestiniens tués en dix jours.
Les frappes régulières d’Israël contre les équipes de tireurs n’ont pu endiguer le nombre de roquettes et d’obus de mortier lancés contre son territoire depuis la Bande de Gaza. Il y en a eu 21 mardi, ce qui porte le total à plus de 2.000 cette année, selon un porte-parole de Tsahal. Douze personnes sont mortes à cause de ces tirs ces dernières années, provoquant la panique dans le sud de l’Etat hébreu.
Israël accuse le Hamas de favoriser ces tirs et a fermé les frontières de la Bande de Gaza depuis que le Mouvement de la résistance islamique a pris le contrôle du territoire en juin.
L’évocation d’une grande opération contre Gaza intervient alors que le président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas et le Premier ministre israélien Ehoud Olmert se sont engagés à reprendre les négociations en vue de parvenir à un accord de paix définitif avant la fin 2008. Dans ce cadre, le président américain George W. Bush se rendra au Proche-Orient au début du mois de janvier. [1]
De même, selon l’Orient le Jour :
Israël, qui multiplie les raids dans la bande de Gaza, s’est dit hier déterminé à éliminer tous les activistes qui tirent des roquettes sur son territoire. « Chaque jour qui passe nous rapproche d’une opération militaire d’envergure contre la bande de Gaza. Mais, pour l’heure, l’important est de tuer tous ceux qui veulent tirer des (roquettes) Qassam contre Israël », a déclaré le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak, à la radio militaire. « L’armée israélienne va poursuivre les opérations extrêmement efficaces de ses unités spéciales dans la bande de Gaza. Ces 10 derniers jours, elle a atteint tous ses objectifs et y a tué 27 terroristes », a-t-il ajouté.
La dernière attaque israélienne, dans la nuit de lundi à mardi, a coûté la vie à trois activistes de la branche armée du Hamas. Ils ont été tués lors d’un raid mené par l’aviation israélienne à Deir el-Balah dans le sud de la bande de Gaza, selon des sources hospitalières palestiniennes.
Depuis la prise du pouvoir à Gaza par le Hamas, qu’Israël et les États-Unis considèrent comme « une organisation terroriste », plus d’un millier de roquettes et obus de mortier ont été tirés contre Israël à partir de ce territoire, selon l’armée israélienne. « Tous ceux qui portent atteinte à Israël sont responsables » de leurs actes, a ajouté M. Barak sans préciser si cette menace visait aussi la direction politique du Hamas, avec laquelle il a pour l’heure écarté tout dialogue.
Dimanche, il avait dit avoir autorisé l’armée à étendre ses opérations contre le Hamas dans la bande de Gaza, décrétée « entité hostile » en septembre par le gouvernement israélien. À la suite de cette décision, Israël a réduit ses livraisons de carburant à Gaza et envisage de limiter aussi ses fournitures d’électricité tout en affirmant respecter ses obligations humanitaires. Israël a unilatéralement retiré ses troupes de la bande de Gaza en septembre 2005 après en avoir évacué quelque 8 000 colons et rasé leurs implantations.
Une éventuelle offensive israélienne dans la bande de Gaza risque de perturber les négociations de paix que le Premier ministre israélien, Ehud Olmert, et le président palestinien, Mahmoud Abbas, sont convenus de relancer lors de la conférence d’Annapolis aux États-Unis le 27 novembre avec l’ambition de parvenir à un traité de paix avant la fin 2008. Le cabinet israélien de sécurité doit se réunir aujourd’hui pour examiner la situation dans la bande de Gaza, selon une source officielle.
« Gaza est le talon d’Achille du processus de paix. Nous ne nous faisons pas d’illusion sur les gens qui contrôlent actuellement Gaza et refusent le processus de réconciliation historique » entre Israël et les Palestiniens, a affirmé à l’AFP le porte-parole de la présidence du Conseil, Mark Regev. « Ils (ces gens) risquent de détruire le processus par des actes de violence et de terrorisme. Si Israël est contraint de riposter plus sévèrement, ce sera uniquement faute de choix, et nous devons être très vigilants car les extrémistes constituent une menace grave et réelle », a-t-il ajouté.
Une telle escalade pourrait nuire aux liens de confiance qu’Israël tente de nouer avec le gouvernement modéré de M. Abbas en Cisjordanie et éroder le soutien arabe au processus de paix exprimé à Annapolis, a estimé sous le couvert de l’anonymat un responsable au ministère israélien des Affaires étrangères. « Comment l’armée peut-elle pénétrer à Gaza sans savoir comment en sortir ? » s’est-il en outre interrogé.
[2]