Jamais encore un diplomate américain en poste n’avait exprimé de façon aussi claire et assumée une rupture avec les positions constantes de son pays sur la colonisation. Ambassadeur à Tel Aviv, David Friedman a donné un entretien à Walla ! News, publié jeudi 28 septembre, dans lequel il défend, tout en la minimisant, la présence israélienne en Cisjordanie. « Je pense que les colonies font partie d’Israël », explique-t-il, alors que celles-ci, en vertu d’un consensus international, sont considérées comme illégales. La résolution 2334 adoptée par le Conseil de sécurité de l’ONU, le 23 décembre 2016, l’a une nouvelle fois confirmé.
« L’idée d’une expansion en Cisjordanie a toujours existé, mais pas forcément dans toute la Cisjordanie, prétend M. Friedman. Et c’est exactement ce qu’Israël a fait, vous savez. Je veux dire, ils n’occupent que 2 % de la Cisjordanie. Ces implantations ont une signification nationale historique et religieuse importante, et je pense que les colons se voient eux-mêmes comme des Israéliens et qu’Israël voit les colons comme des Israéliens. » Avocat spécialiste des banqueroutes, l’ambassadeur américain est connu pour ses positions pro-colonies et son hostilité à l’émergence d’un Etat palestinien. Avant d’être choisi par Donald Trump pour le poste, il avait qualifié la solution à deux Etats d’« arnaque ».
« Occupation supposée »
Lors de son audition devant le Sénat, à la mi-février, David Friedman avait assuré que ses opinions personnelles seraient dorénavant « totalement subordonnées à celles du président et du secrétaire d’Etat ». Pourtant, dans un entretien accordé au Jerusalem Post le 1er septembre, l’ambassadeur a utilisé l’expression « occupation supposée » pour décrire la présence israélienne en Cisjordanie. Le département d’Etat avait pris ses distances avec cette déclaration.