Selon un texte, obtenu par l’AFP et objet d’intenses négociations entre les représentants des pays de l’UE depuis la semaine dernière, « regrette » le refus d’Israël de prolonger le gel de sa colonisation en Cisjordanie, qui reste « illégale » au regard du droit international. Il souligne que l’Union européenne est disposée à contribuer « à une solution négociée » complète entre Israéliens et Palestiniens dans le délai « de 12 mois fixé par le Quartette » sur le Proche-Orient, soit d’ici à la fin 2011. Et réaffirme le droit des Palestiniens à un Etat souverain. La déclaration européenne, qui doit encore être validée dans l’après-midi au cours d’une réunion des ministres qui s’est ouverte à Bruxelles, soutient également un récent rapport de la Banque mondiale selon lequel l’Autorité palestinienne, si elle continue sur sa lancée, sera en mesure d’établir « dans un proche avenir » un Etat palestinien.
« A ce sujet, l’Union européenne réitère être prête, lorsque cela sera approprié, à reconnaître un Etat palestinien ». Cette déclaration fait suite à la demande faite hier par les dirigeants palestiniens à la chef de la diplomatie de l’Union européenne (UE), Catherine Ashton, de reconnaître de l’Etat palestinien sur les frontières antérieures à l’occupation israélienne en 1967. « Mme Ashton a parlé aujourd’hui (hier) avec le président Mahmoud Abbas qui lui a demandé que l’Union européenne prenne une mesure en vue de la reconnaissance de l’Etat de Palestine sur les frontières des territoires palestiniens occupés depuis 1967 », a déclaré le principal négociateur palestinien, Saëb Erakat.
M. Abbas a réuni hier après-midi le Comité exécutif de l’Organisation de libération de la Palestine (OLP), à la veille d’une rencontre avec l’émissaire américain George Mitchell à Ramallah (Cisjordanie). « La direction palestinienne appelle à un vaste mouvement international pour assurer la sauvegarde du processus de paix, notamment par une réunion urgente du Quartette international pour poser les bases garantissant une relance du processus de paix », a indiqué le secrétaire général de cette instance, Yasser Abed Rabbo, lors d’une conférence de presse à l’issue de cette réunion.
Pressions
Auparavant, le bureau de M. Erakat avait communiqué le contenu d’une lettre adressée par le négociateur palestinien à Mme Ashton à l’occasion de la réunion des ministres européens des Affaires étrangères hier à Bruxelles. Dans ce texte, M. Erakat saluait les positions européennes, « en particulier le communiqué de l’Union européenne du 8 décembre 2009 et les recommandations des chefs de mission européens à Jérusalem » en décembre 2010, dans lesquels l’UE a exprimé sa vision de Jérusalem comme « capitale de deux Etats ». Les Palestiniens veulent faire de Jérusalem-Est la capitale de leur Etat couvrant la totalité de la Cisjordanie et de la bande de Ghaza, soit l’intégralité des territoires palestiniens occupés par Israël depuis la guerre israélo-arabe de juin 1967.
Dénonçant les actions israéliennes sur le terrain, M. Erakat « affirme la nécessité d’une reconnaissance par l’Union européenne de deux Etats (israélien et palestinien, Ndlr) sur les frontières de 1967 et d’obliger le gouvernement israélien à arrêter complètement la colonisation, y compris à Jérusalem-Est ». M. Erakat assure qu’une « telle mesure de la part de l’Union européenne constituerait une protection pour le principe de deux Etats et pour le processus de paix » [1]. Face au blocage persistant des négociations de paix, les Palestiniens ont commencé à explorer des alternatives, en particulier en demandant la reconnaissance de leur Etat sur les frontières de 1967. Ils ont obtenu la reconnaissance du Brésil et de l’Argentine, et l’Uruguay a annoncé son intention d’imiter ses deux voisins en 2011.