La réponse du Hezbollah à l’assassinat d’Imad Mughniyah, le responsable des opérations de l’organisation, obligera Israël à une « décision difficile, » affirme dans un éditorial ce quotidien. Le Hezbollah accuse Israël d’être responsable de l’assassinat de son dirigeant à Damas la semaine dernière.
Ibrahim Al Amin, le rédacteur en chef d’Al Akhbar, a déclaré lors d’un entretien télévisé que le Hezbollah n’avait pas l’intention d’accepter sans réagir l’assassinat de M. Mughniyah. La réponse du Hezbollah « obligera Israël à prendre une grande décision, » a-t-il déclaré. Cependant, il a également affirmé que le Hezbollah ne souhait pas la guerre avec Israël. Les responsables de la défense israélienne se préparent pourtant à une riposte du Hezbollah. Ils s’inquiètent de la possibilité d’une attaque par un drone, un petit avion sans pilote, chargé d’explosifs visant une cible civile ou militaire au nord ou au centre d’Israël. L’aviation israélienne est en alerte.
Le Hezbollah a déployé à cinq reprises jusqu’à présent des drones d’origine iranienne contre Israël, dont trois durant la guerre du Liban en 2006. Deux ont été abattus par l’armée de l’air et le dernier s’est écrasé au sol. Ces drones étaient chargés de dizaines de kilos d’un puissant explosif et étaient apparemment destinés à s’écraser dans la région densément peuplée de Dan.
L’armée israélienne a renforcé son dispositif à la frontière nord, en préparation à une éventuelle attaque massive à la roquette du Hezbollah, sur cette zone. L’armée ne dispose d’aucune information sur les intentions de l’organisation à ce sujet.
Les médias libanais ont annoncé que Hassan Nasrallah, le secrétaire général du Hezbollah, avait désigné un successeur à M. Mughniyah, mais son identité n’a pas été dévoilée. Selon des sources israéliennes, il pourrait s’agir de Ibrahim Akil, le responsable du sud Liban, de Fouad Sukur, un haut dirigeant de la milice, ou de Tala Hamiyah, qui était l’adjoint de M. Mughniyah. Les médias libanais ne retiennent quant à eux aucun de ces trois noms.
Le quotidien libanais Al Safir rapporte que le Hezbollah est en état d’alerte renforcé au sud Liban, et a procédé à l’évacuation de ses commandements régionaux, craignant des frappes aériennes israéliennes. Selon ce journal, l’organisation aurait mobilisé 50 000 miliciens.
L’enquête sur l’assassinat de M. Mughniyah se poursuit en Syrie.
« L’enquête est menée dans le plus grand secret en raison du lieu confidentiel où se trouvait M. Mughniyah avant l’attaque, » indique Al Akhbar.
M. Mughniyah venait de quitter une réunion peu avant d’être tué, à proximité des bureaux du directeur des services secrets syriens, Asif Shuwekat, qui est le beau frère du président Bachar El Assad.
Plusieurs Palestiniens suspectés d’avoir pris part à l’assassinat ont été arrêtés, précise le quotidien.